Réinstauration du salut au drapeau dans les écoles ? Rien à redire. Le patriotisme et son corollaire le civisme ne sauraient être sujets à polémique. Cette symphonie patriotico-civique risque de demeurer inachevée si elle n’est pas accompagnée d’une refonte de certaines de matières enseignées au primaire comme au secondaire.
Sans donner dans la caricature, on peut estimer à juste titre que nos bons vieux programmes " très période coloniale " continuent à tenir le haut du pavé dans le système scolaire rd congolais. Loin de minimiser la dimension internationale dans ce monde devenu un vaste village planétaire rêvé par le canadien Mc Luhan , on comprend difficilement que nos mômes apprennent davantage les fleuves , rivières et ruisseaux européens que les cours d’eau qui irriguent notre pays et, plus généralement l’Afrique.
A mille lieues de faire du prosélytisme, on ne voit toujours pas au nom de quelle rationalité l’on enseignerait à nos élèves prioritairement les prophètes, les philosophes, les artistes très lointains, alors que ce pays a donné au Continent Kimpa Vita, Simon Kimbangu…
Bref, pour que le nécessaire pool d’excellence ne soit pas rangée dans la très riche rubrique " slogan ", il est essentiel que l’école soit en capacité de produire une élite frappée du sceau de l’inculturation. Et non des perroquets sociaux extravertis qui récitent volontiers l’histoire, la géographie, la littérature des autres et connaissent à peine celles de leur pays et leur continent.
Bien évidemment, réhabiliter l’école comme prétendre à l’émergence sans investir dans l’enseignant serait illusoire. Après avoir réinstauré la vertu patriotique via le salut au drapeau, après avoir tropicalisé - à dose réaliste- l’enseignement, restera l’autre challenge qui conditionne les deux premiers défis. A savoir la requalification de l’ordinaire de l’enseignant. José NAWEJ