BCC – LE SCANDALE SOFELEC est dans la presse : Deo Mutombe, 31 millions à justifier

Vendredi 29 janvier 2016 - 12:34

«La Banque centrale a mis cette bagatelle somme à la disposition de cette entreprise pour l’entretien, même pas l’achat ou la réparation, de ses appareils de climatisation», se scandalise un quotidien kinois.

Les affaires de gouvernance à la Banque Centrale du Congo -BCC- sont assez rares pour être soulignées. Le confrère L’Observateur, réputé pour sa ligne orthodoxe, a fait l’événement mercredi 27 janvier en publiant un article sur une présumée mal gouvernance à la BCC. Il y est fait part d’un contrat d’entretien des splits passé entre la Banque et la société SOFELEC. Coût de l’opération: USD 31 millions. Et L’Observateur dé faire une comparaison avec les sommes consacrées à l’érection du siège du gouvernement de la République, affirmant que ce montant est exactement celui qui a permis la construction de l’impressionnant édifice situé sur le boulevard du 30 juin, qui abrite aujourd’hui la plupart des ministères de la RD-Congo. On peut aller loin dans les comparaisons: 31 millions de dollars représentent un avion Airbus A320 au prix de Justin Kalumba ou 5 fois la somme recherchée pour la relance de la MIBA ou encore 30 mois d’évacuation des immondices à Kinshasa.

Le scandale est désormais dans la presse.

 

A en croire le quotidien de l’avenue Colonel Ebeya, commune de la Gombe, «la Banque centrale a mis cette bagatelle somme à la disposition de cette entreprise pour l‘entretien, même pas l’achat ou la réparation, de ses appareils de climatisation». Constat d’un scandale qui met dans de sales draps le numéro 1 de la BCC, le gouverneur Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, contraint de se justifier. AfricaNews a tenté d’avoir la version de la BCC mais le texto et l’appel adressés jeudi 28 janvier au chargé de communication du gouverneur sont restés sans suite. Lors des dernières réunions du gouvernement, il avait été décidé la réduction du train de vie des institutions mais seule la Banque Centrale y a échappé. Les autorités ont constaté qu’à la BCC, les dépenses avaient plutôt augmenté. Ci-après, l’article de L’Observateur.

 

AfricaNews

 

SCANDALE A LA BANQUE CENTRALE DU CONGO

 

L’Observateur N°4775 mercredi 27 janvier 2016

Institution d’émission des monnaies, la Banque centrale du Congo revêt une importance capitale dans l’économie du pays. Sa gestion doit donc faire preuve d’une efficacité sans faille, doublée d’une transparence avérée. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Il y a des moments où cette institution fait l’objet d’une gestion étonnamment révoltante, comme présentement. Après avoir- souffert d’une gestion assez mitigée pendant longtemps, on croyait franchement ce temps révolu. Avant 2011, en effet, la Banque Centrale accusait des déficits mensuels atteignant 20 millions de dollars.

Pour avoir une idée de l’immensité de cette somme, qui disparaissait chaque mois, il faut savoir qu’elle est largement supérieure à la rémunération de l’armée nationale et de l’ensemble des fonctionnaires du pays. Mais ces déficits étaient toujours couverts par le trésor public.

 

Donc, pour une institution qui n’emploie qu’entre 2000 et 3000 agents, il s’agit là d’un montant colossal. Son orientation â des fins autres que celles auxquelles il aurait dû être destiné a fait que la Banque centrale a du mal à renouveler le bâtiment qui l’abrite.

 

Et ceci n’est qu’un exemple, puisqu’il est loin le temps au tout le monde enviait tout le personnel de cette institution du sommet à la base. Aujourd’hui, ils sont nombreux les agents qui préfèrent aller voir quel climat il fait ailleurs. Les temps ont changé mais hélas, les habitudes ont la peau dure. La mauvaise gouvernance semble s’être profondément enracinée au sein de la BCC.

 

De quoi s’agit-il?

L’institution d’émission a conclu un contrat d’entretien des splits avec la société SOFELEC. Le montant de ce contrat est de 31 millions de dollars. Ce montant est exactement celui qui a permis la construction de l’impressionnant édifice situé sur le boulevard du 30 juin, qui abrite aujourd’hui la plupart des ministères de la RDC, et qui est appelé, à juste titre d’ailleurs immeuble intelligent. Mais la Banque centrale a mis cette bagatelle somme à la disposition de cette entreprise pour l’entretien, même pas l’achat ou la réparation, de ses appareils de climatisation. Voilà comment l’argent du pays est géré. Comment peut- on se moquer d’un pays à ce point, comme s’il s’agissait d’une pétaudière?

Il ne s’agit-là ni plus ni moins que d’un véritable scandale. Le Gouverneur de cette institution ne doit ménager aucun effort afin de tirer au clair cette situation.

 

Moni Mambu

Correspondance particulière