BENI LES FARDC DÉTERMINÉES À DÉLOGER LES ADF DE MUTANA

Mardi 21 juillet 2015 - 06:14

Mais, d’où vient l’armement de ces terroristes ougandais sinon de Kampala ?Depuis dimanche, les Fardc ont engagé une offensive musclée contre une des positions fortifiées des islamistes ougandais des ADF, à 45 km de Beni. On signale des combats d’une rare violence, à l’arme lourde, dans la vallée de Mutana, dans la région montagneuse de Mutwanga, au bas du massif-Ruwenzori, à 7.000 mètres d’altitude.

On apprend que dans cette opération, les Fardc ont aligné des troupes d’élite, des commandos récemment affectés à l’ " Opération SUKOLA-2 " et mutés à Beni. I. Selon le commandement de cette unité spéciale, c’est de leur position de Mutana que les Adf lançaient leurs opérations de massacres dans la région de Beni.
L’objectif est donc de les chasser de cette position stratégique. Mais, ils ont répliqué avec du lourd.
Alors question. D’où sont venues alors ces nouvelles positions. D’où sont venues ces nouvelles armes lourdes ? Questions légitimes quand on sait qu’il était établi après les opérations Fardc-Monusco contre les Adf, que ceux-ci avaient perdu les 80% de leur armement, soit détruit par les bombardements soit saisis après leur déconfiture.

QUID DU RAVITAILLEMENT DES ARMES LOURDES ?
Mais l’armement lourd ressurgit à Mutana. Et pas n’importe lequel. Ce qui pose, pour la énième fois, la problématique des sources de ravitaillement des armes des islamistes ougandais des Adf. On sait que l’Est de la RDC est sous embargo sur les armes du Conseil de sécurité de l’Onu.
Ce qui explique des missions menées régulièrement à l’Est de la RDC par l’équipe des experts de l’Onu pour évaluer cette interdiction. Pourtant, l’embargo continue à être violé dans la mesure où tous les groupes armés qui évoluent à l’Est de la RDC sont tous ravitaillés en armements de gros calibre, des pièces d’artillerie lourde de 125mm, 120, 100 et 60mm avec leurs munitions.

L’EMBARGO DE L’ONU VIOLE CHAQUE JOUR
L’embargo de l’Onu est violé chaque jour qui passe, à l’Est de la RDC. Ces groupes qui sont surarmés n’ont pas des usines de fabrication des armes lourdes sur les territoires qu’ils contrôlent.
D’où leur viennent alors ces armes ? C’est l’Onu qui devrait mener des investigations pour identifier la source de ravitaillement en armes de ces groupes armés et y mettre un terme. Mais, elle ne le fait pas du tout. Conséquence : tous les groupes armés ont quasiment la même artillerie que l’armée nationale et la Monusco.
Dès lors, les déloger de leurs fiefs devient une tâche ardue. Comment comprendre que les Adf qui sont coincées sur une bande enclavée et adossé au territoire ougandais, ne soit pas approvisionné par cette voie ? D’où pourraient leur venir ces armes lourdes sinon de l’Ouganda.
Ce ne serait pas la première fois que Kampala livre des armes à des combattants rebelles opérant au Nord-Kivu. On a encore en mémoire, l’épisode des rebelles pro-rwandais du M23, en 2012. Tous les rapports de l’Onu ont démontré comment ce groupe rebelle était soutenu par l’Ouganda et le Rwanda qui leur fournissaient l’armement.
Le tout premier rapport des experts de l’Onu sur la question était bien documenté. Il citait même des noms des généraux ougandais chargés de liaison avec le M23 pour le ravitailler en armes. Pas étonnant que le M23 ait disposé de toute la gamme d’armes lourdes et même d’un tank dénoncé à l’époque par un communiqué officiel de la Monusco.
C’est le premier groupe rebelle à avoir acheté un tank. Par quelle voie ? Mais cette acquisition illégale n’a jamais été sanctionnée par l’Onu. On ne s’en est pas offusqué outre mesure. Tant qu’on n’aura bouché la voie de ravitaillement en armes des ADF, ceux-ci continueront à renaitre de leurs cendres chaque fois que les Fardc en feront une bouchée.
C’est ce qu’on a connu avec la gifle administrée par "SUKOLA-1 " de Lucien Bahuma appuyé par la Monusco. La région de Mutwanga, à 50 km de Beni-ville est le bastion des islamistes Adf où ils évoluent depuis plus de 20 ans sur les falaises escarpées et inhospitalières du massif-Ruwenzori, à 7.000 mètres.
La région est aussi traversée par la forêt dense, une zone inaccessible mais où ces terroristes de l’Adf évoluent comme un poisson dans l’eau depuis 20 ans.
KANDOLO M.