Conformément à la promesse donnée à la clientèle le dimanche 3 avril par le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Deogratias Mutombo, au terme d’une séance de travail organisée au cabinet du ministre des Finances, Henri Yav Mulang, avec la participation de la nouvelle direction de la BIAC (Banque Internationale pour l’Afrique au Congo), celle-ci a effectivement rouvert ses portes hier mardi 05 avril. Naturellement, les guichets du siège, sur le boulevard du 30 juin, comme ceux de succursales implantées tant à Kinshasa qu’en provinces, étaient envahis par une meute d’opérateurs économiques et d’épargnants curieux de vivre la reprise effective des activités.
Même si les retraits de fonds restent encore plafonnés, le fait que les clients ont de nouveau accès à leurs comptes a constitué un grand soulagement pour ceux-ci. La banque et sa clientèle se trouvent ainsi
engagées dans le round d’observation. Il va s’agir, pour la première, de rétablir la confiance perdue auprès de la seconde citée et, pour cette dernière, de se convaincre du refinancement effectif de sa partenaire sociale par le gouvernement, via la Banque Centrale du Congo.
Ce round d’observation est capital pour l’avenir de l’ensemble du système bancaire congolais, pour ne pas dire, de l’économie nationale congolaise. Créditée de près de 400.000 clients et pesant plus de 450 millions de dollars américains en termes d’avoirs en comptes, la BIAC se positionne comme la troisième banque commerciale du pays. A ce titre, elle n’a pas droit à l’erreur, surtout en cette phase délicate de reconquête de la confiance de la clientèle, au terme de deux semaines de crise de liquidités ayant fait craindre la banqueroute.
Les observateurs saluent le retour de la BIAC dans la cour des « grands » mais restent prudents quant aux perspectives de normalisation définitive des activités bancaires. A ce sujet, l’on souhaite que la BIAC ne tarde pas trop à redevenir une institution financière « normale », de manière à amener la clientèle à se départir de la psychose du retrait des fonds qui persiste encore dans de nombreux esprits. L’effort à fournir, avec l’accompagnement du gouvernement, est de rassurer totalement la clientèle, afin qu’elle revienne aux
bonnes vielles habitudes de dépôt des fonds, c’est-à-dire de sa recapitalisation automatique.
C’est ce combat qui doit être mené à partir d’aujourd’hui et gagné à brève échéance. Mais pour que la BIAC sorte définitivement de la mauvaise, le concours de tous – pouvoirs publics, clients, banques partenaires – s’impose. Car, à travers la survie de sa survie se joue non seulement celle d’autres institutions financières privées mais aussi de l’ensemble du monde des affaires en République Démocratique du Congo.
Kimp