Boshab décidé à privilégier le respect des Droits de l’Homme

Jeudi 9 juin 2016 - 09:23
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Le gouvernement interpellé par les Kinois sur la recrudescence de la criminalité urbaine, vient de décider la reprise des opérations de ratissage contre les marginaux et autres délinquants dangereux qui squattent la plupart des quartiers de Kinshasa et sèment la mort et la désolation dans la capitale. C’est le Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur et Sécurité, Evariste Boshab, qui l’a annoncé mardi 7 juin 2016, lors de la publication du rapport d’évaluation et de contrôle de l’opération Likofi menée entre novembre 2013 et février 2014 qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. A cette occasion, il s’est d’abord insurgé contre les rapports des ONG qui ont fait état d’au moins 51 jeunes tués sommairement et 30 disparus. Rapports qu’il qualifie de folles rumeurs. Par la même occasion, le Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur a chargé la police à monter une nouvelle opération contre les gangs armés dans le strict respect de principes cardinaux de la nouvelle doctrine de la police de proximité. L’annonce de cette mesure a réjoui plus d’un, quand on sait que les marginaux qui ont bénéficié d’une sorte de vent d’impunité, avaient repris leurs activités de banditisme urbain. Mais des questions se posent. Qui alimente ces délinquants ? Qui les arme ? Qui les entretient ? Il n’est donc pas normal que dans la ville de Kinshasa où la majorité de la population kinoise aspire à la paix et à la quiétude, que des truands de la pire espèce puissent continuer à propager la terreur sans être inquiétés. Voilà pourquoi les Kinois ont applaudi cette décision du ministre de l’Intérieur et Sécurité d’éradiquer le banditisme qui est alimenté par les marginaux et les shegués. Et pour le faire, les observateurs souhaitent que Boshab aille plus loin que les simples déclarations, notamment en traquant également les politiciens qui se sont servis des Kulunas pour insécuriser les meetings des partis politiques de l’opposition, et qui ont terrorisé bon nombre d’opposants, ainsi que les membres de leurs familles. Autant nous avons ce problème des Kuluna, autant nous avons également le problème des groupes armés qui écument les territoires de l’Est. Curieusement, avec la pauvreté qui étrangle des milliers de familles, des compatriotes mal inspirés pourraient recruter cette abondante main-d’œuvre pour l’intégrer dans des milices pour des raisons inavouées. Car, Kinshasa connait actuellement la prolifération des écuries des malfaiteurs qui sont la préfiguration des groupes armés. D’où cette insécurité ambiante et galopante que l’on déplore aux quatre coins de la capitale. Il faudrait que les opérations de ratissage de ces marginaux soient cette fois, bien menées par la police qui doit redorer son image de marque. En Somalie, les jeunes Djadistes aujourd’hui dans les rangs de terroristes patentés, ont démarré leurs activités criminelles en intégrant les rangs des fondamentalistes religieux. Il est à craindre qu’à Kinshasa, les jeunes marginaux prêts à rejoindre les rangs de la pègre, ne soient embarqués dans des groupuscules appelés «  écuries », avant d’être embauchés dans les bandes des malfaiteurs, sinon des groupes armés au service de certaines formations politiques. Les Kinois attendent donc des actions d’envergure d’éclat de nature à dissuader ces malfaiteurs en herbe, ainsi que leurs parrains de la pègre kinoise. Car, de ces opérations de ratissage dépendent la restauration de la paix et de la quiétude et le renforcement de la sécurité. La police qui a été épinglée dans les opérations Likofi, devrait être plus professionnelle, en ne ciblant que les malfaiteurs patentés, les récidivistes et repris de justice fichés qui ont juré de causer des insomnies aux Kinois. J.R.T.