Depuis les prémices en mars 2015 de la crise politique qui secoue le Burundi, avec comme point focal la réélection à un troisième mandat jugé un temps inconstitutionnel par l’opposition du président Pierre Nkurunziza, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (UNHCR) a évalué que 14 300 citoyens burundais étaient entrés sur le territoire congolais, comme réfugiés politiques.
Un camp de réfugiés, à Lusenda, en territoire de Fizi, près d’Uvira, au Sud-Kivu, avait été aménagé pour accueillir les réfugiés burundais. Selon le HCR, 7 000 personnes y résident aujourd’hui. Mais certains ont préféré continuer leur route, jusqu’à Lubumbashi notamment, jugeant les conditions d’accueil dans le camp de Lusenda insuffisantes pour garantir leurs droits.
Jeudi 20 août, Fransisco Sergio Calle Norena, représentant régional-adjoint du HCR pour la République Démocratique du Congo (RDC), a répété à l'occasion d'un point presse à Kinshasa que tout était prévu pour accueillir ces réfugiés à Lusenda. « Là-bas, les conditions sont clairement établies pour qu’ils puissent jouir de leurs droits, nous sommes prêts à faciliter le retour de réfugiés au camp s’ils le souhaitent », a-t-il notamment déclaré au micro de Radio Okapi.
Sa déclaration intervient après qu’un millier environ de réfugiés ait préféré ne pas s’arrêter à Lusenda. Certains réclament que d’autres camps soient ouverts et aménagés pour leur accueil. « Ceux qui ne veulent pas, pour des raisons personnelles, retourner à Lusenda sont libres de s’établir là ils veulent », a-t-il répondu, en martelant que « aucun autre camp ne pourra être ouvert » pour ces réfugiés.
De plus, dans le cas où les réfugiés préfèrent s’établirent autre part, le HCR ne « peut pas les assister ni pérenniser une assistance. S’ils veulent rester, c’est à leurs risques et périls ». L’aide ainsi promulguée à une partie de ces réfugiés, à Lubumbashi et dans le reste de l’ex-Katanga, « ne saura se poursuivre ni être étendue à d’autres ».
Avant l’afflux de réfugiés burundais depuis mars 2015, la RDC accueillait déjà 9 000 réfugiés du Burundi, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés. Le total des réfugiés burundais s’élève donc aujourd'hui sur le sol congolais à 23 000.