Réuni au Caire, en Égypte mardi 11 novembre, le comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) a confirmé que le Maroc ne serait pas l’hôte de la prochaine Coupe d’Afrique des nations, initialement prévue dans le royaume du 17 janvier au 8 février prochains.
Dans un communiqué publié sur son site, l’instance suprême du football africain "confirme que la Coupe d’Afrique des Nations Orange 2015 n’aura pas lieu au Maroc", estimant que la nouvelle demande de report des autorités marocaines, le 8 novembre, indique "clairement que la Fédération royale marocaine de football réitère son refus d’organiser la compétition aux dates indiquées".
La CAF a également annoncé que la sélection marocaine était de fait disqualifiée de l’édition 2015 du tournoi, sans pour autant se prononcer sur d’éventuelles sanctions complémentaires.
Elle précise toutefois que "la commission d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations appliquera ultérieurement les dispositions règlementaires qui s’imposent, suite au non-respect par la Fédération royale marocaine de football des clauses règlementaires et contractuelles, dont celles stipulées dans l’accord-cadre signé entre la CAF et la Fédération en avril 2014."
Le comité exécutif de la CAF, qui n’a pour l’heure pas dévoilé le nom du pays qui prendra en charge l’organisation de la compétition, révèle également disposer "de quelques candidatures d’associations nationales confirmant leur souhait d’organiser la compétition 2015 aux dates arrêtées."
"Ces candidatures sont actuellement à l’étude, et le Comité Exécutif finalisera la sélection de l’association nationale retenue sous peu et confirmera le lieu et la date du tirage au sort de la phase finale par la même occasion", précise le document.
Cette décision vient en tout cas mettre un terme à une affaire qui dure depuis plus d’un mois. Le 10 octobre, le Maroc avait officiellement demandé à la CAF d’entériner le report de la compétition à une date ultérieure. Une requête repoussée dès le lendemain par la CAF, qui avait expliqué qu’aucun changement de calendrier ne serait envisagé.
Dans les semaines suivantes, les rumeurs sur l’existence d’un accord de principe pour un report du tournoi avaient ensuite été relayées, mais la CAF, au lendemain d’une réunion cruciale à Alger le lundi 3 novembre, avait annoncé officiellement que la CAN-2015 serait bien maintenue en janvier. Une confirmation alors assortie d’un ultimatum pour le Maroc, qui devait communiquer sa décision finale sous cinq jours.
Quelques heures avant l’expiration de ce délai, le royaume avait ainsi réitéré son souhait de voir la compétition reportée. Face à "un cas de force majeure strictement sanitaire [...] le Maroc a formulé la demande de report de la CAN de 2015 à 2016, et ce après mûre réflexion", précisait le communiqué émis alors par les instances footballistiques du pays. Une doléance qui n’aura finalement pas été écoutée par la CAF.
L’Avenir/France24
Guardiola : "Je ne recommencerai pas à entraîner le Barça"
Deux ans après son départ du Barça, Pep Guardiola fait le bonheur du Bayern Munich avec lequel le technicien catalan écrase la Bundesliga et rêve de conquérir une nouvelle fois la Ligue des Champions. Au point de ne plus envisager un retour sur le banc du club blaugrana qui l’a consacré en tant que légende.
La carrière de Pep Guardiola est faite de cycles. Aujourd’hui pleinement engagé dans une nouvelle aventure sur le banc du Bayern Munich qu’il a déjà conduit dès sa première saison à la conquête de 4 trophées (Supercoupe d’Europe, Coupe du monde des clubs, Bundesliga et Coupe d’Allemagne), le technicien catalan a tourné la page du Barça avec lequel il a tout gagné en tant que joueur, mais aussi et surtout en tant qu’entraîneur, y laissant de 2008 à 2012 une marque indélébile après avoir construit l’une des équipes à la fois les spectaculaires et les plus prolifiques de l’histoire avec la bagatelle de 14 titres décrochés en 4 saisons. Un achèvement tel qu’il interdit sans doute aujourd’hui Guardiola d’imaginer un retour au Camp Nou en tant que coach.
"En principe, en tant qu’entraîneur, une étape s’est refermée, a répondu l’ancien protégé de Johan Cruyff au journaliste qui, dans un entretien accordé au journal catalanAra. Je crois que dans la vie, il y a des cycles et le mien s’est déjà refermé ", estime celui qui permet aujourd’hui au Bayern d’écraser plus que jamais la Bundesliga et de figurer parmi les favoris en Ligue des Champions.
Après un exil new-yorkais durant l’année sabbatique, qui avait suivi son départ du club blaugrana, Guardiola s’est installé en Bavière. Quant à savoir s’il pourrait revenir vivre à Barcelone, il ne cache pas ses intentions : "Ma femme a un travail ici (à Barcelone), si bien que nous finirons par revenir vivre ici. Quand ? Je ne le sais pas...", a-t-il conclu. Mais si le coach juge avoir fait le tour de la question, c’est en tant que président, une fonction dont ils sont nombreux à juger qu’il a l’étoffe, que l’iconique Pep pourrait revenir au Barça...
L’Avenir/Football
Pape Diouf : "Sagnol est un sous-Zemmour"
Les propos de l’entraîneur de Bordeaux Willy Sagnol au sujet des joueurs africains la semaine dernière ont déclenché une vive polémique. Racistes ou pas ? Pour l’ex-patron de l’OM, ces déclarations l’étaient, sans aucun doute. Pape Diouf, l’ancien président de l’Olympique de Marseille, a appelé les joueurs de la Ligue 1 française à boycotter une journée du championnat de football pour protester contre les propos de Willy Sagnol.
Le 3 novembre, l’entraîneur de Bordeaux avait déclaré, lors d’une rencontre avec des lecteurs du journal Sud Ouest : "L’avantage du joueur typique africain, c’est qu’il est pas cher quand on le prend, généralement prêt au combat, on peut le qualifier de puissant sur un terrain. Mais le foot, ce n’est pas que ça, c’est aussi de la technique, de l’intelligence, de la discipline. Il faut de tout. Il faut des Nordiques aussi. Une équipe de foot, c’est un mélange. C’est comme la vie, comme la France. Sur un terrain, on a des défenseurs, des attaquants, des milieux, des grands, des petits, des techniques."
Jeune afrique : Pourquoi les propos de Willy Sagnol vous ont-ils indigné ? Ceux qui le défendent vous reprochent de surréagir...
Pape Diouf : Si ne pas réagir à des propos qui suintent la discrimination et le racisme paraît être la bonne attitude à certains, libre à eux. Moi, je crois en des valeurs universelles, qui les récusent et les condamnent.
Comment expliquez-vous qu’un ancien joueur issu de l’équipe de France Black Blanc Beur ait pu s’exprimer ainsi ?
Ce pays penche très fortement à droite et a comme héros Éric Zemmour. Que cette France-là produise des sous-Zemmour n’est guère étonnant.
Sagnol a fait de Lamine Sané, qui est d’origine sénégalaise, son capitaine à Bordeaux. N’est-ce pas là la preuve que ses paroles ont dépassé sa pensée ?
C’est le genre d’argument inepte que certains brandissent. Quand on veut gagner, on sélectionne ceux qu’on estime les meilleurs, comme Sagnol l’a fait à Bordeaux ou en équipe de France Espoirs. Confier le capitanat à un Africain, c’était en tirer le maximum dans le but de servir ses propres intérêts.
Comment expliquez-vous la persistance de ces stéréotypes dans le milieu du foot ?
Pas un seul Africain ne travaille dans l’encadrement d’un club ou n’est admis dans une instance dirigeante. Tant que ces joueurs de la diversité, qui sont les principaux animateurs du championnat français, seront traités comme une orange qu’on presse et qu’on jette, comme on l’a fait avec leurs pères anciens combattants, des affaires de cette nature surgiront périodiquement.
Vous avez été président de l’OM, le club le plus populaire de France...
J’ai présidé l’équipe d’une ville où le lepénisme et d’autres formes d’extrémisme ont gagné beaucoup d’esprits. Je bénéficie de la considération, de la sympathie et même de l’amitié des Marseillais, parce que le mur de l’ignorance a été abattu. Je n’étais peut-être pas meilleur président de club que les autres, mais pas le pire non plus. Le jour où les Africains occuperont des places où on pourra juger de leurs capacités sans préjugés, l’ignorance reculera.
L’Avenir/JA