Ce jeudi 1er septembre 2016 : E. Kodjo lance le dialogue par défi

Jeudi 1 septembre 2016 - 10:56
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Quelle sera l’ambiance cet après- midi dans la salle des réunions de la Cité de l’Union africaine située en plein camp militaire au Mont Ngaliema lors de la cérémonie d’ouverture des travaux proprement dits ? Nul ne peut le prévoir, mais toujours est-il que le facilitateur togolais vient de franchir le Rubicon, en décidant unilatéralement et par défi le démarrage des travaux de ce dialogué que la majorité des congolais et des puissances étrangères concernées par la Résolution 22777 du Conseil de Sécurité des Nations Unies avaient voulu inclusif et représentatif des principales forces sociales et politiques qui ont pignon sur rue.

 

D’aucuns reprochent à l’ancien premier ministre togolais d’avoir ignoré les préalables de  l’opposition congolaise regroupée autour de ceux qui avaient répondu à l’appel de Genval et surtout des associations les plus représentatives de la véritable société civile. Des voix Se sont élevées à travers le monde pour dénoncer  ce raccourci maladroit pris par le facilitateur et qui vient d’aggraver la crise dans laquelle la RDC est ‘plongée depuis des lustres par ceux qui. semblent prendre le pays en otage pour assouvir leurs ambitions démesurées et anti-patriotiques, violant délibérément la constitution en vigueur.

 

Parmi ces voix, il faut noter celle du Nonce Apostolique qui n’y est pas allé avec le dos de la cuillère au retour de sa mission dans le Nord Kivu, en compagnie du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et chef de la Monusco, particulièrement dans les deux villes dont les habitants sont régulièrement l’objet des massacres répétitifs perpétrés par des éléments provenant de deux Etats voisins de l’Est, à savoir l’Ouganda et le Rwanda.

 

Mgr Montemayor a déclaré que lorsque les signaux avant coureurs du blocage étaient déjà visibles à l’œil nu, l’Eglise Catholique avait été la première confession religieuse à sonner le signal d’alarme, en demandant au facilitateur de prendre du temps pour obtenir le retour à la table des négociations des représentants des forces sociales et politiques regroupées au sein du Rassemblement dirigé par Etienne Tshisekedi.

 

Au lieu d’attendre la décrispation politique, l’ancien premier ministre s’est précipité à ouvrir unilatéralement les travaux du comité préparatoire qui ont rédigé une feuille de route, qui, juste au lendemain de sa publication, a soulevé une vague des protestations quant au fond qu’à sa forme. Notamment, la qualité des participants qui pour la plupart ont été débauchés, particulièrement dans les rangs des forces de l’opposition et de la société civile, la présence de ceux que l’on a surnommés « des personnalités politiques » dont le, mode de désignation repose sur des critères subjectifs de nature à donner lieu à beaucoup d’abus. Edem Kodjo a évité soigneusement de procéder à la vérification des mandats des ceux qui s’étaient présentés à Béatrice Hôtel sous le label de la société civile et de l’opposition politique pour contrôler leur légitimité. Car sachant d’avance qu’il avait affaire à des débauchés.

 

Comme si cela ne suffisait pas, la feuille de route du facilitateur contient en son sein des passages liberticides, notamment l’appel à un accord politique qui apparait comme une dérivé totalitaire conduisant vers la prolongation du mandat de l’actuel Chef de l’Etat. Bref, il y a violation délibérée de la constitution en lieu et place de préparer  l’alternance politique étant donné que l’actuelle constitution limite les mandats du chef de l’Etat à cinq ans une fois renouvelable.

 

Selon le Nonce Apostolique, .Edem. Kodjo a refusé de faire pression sur le gouvernement pour qu’il procède à la libération de 115 prisonniers politiques afin de créer un climat de décrispation politique favorable à la tenue de ce dialogue. L’Eglise Catholique a investi énormément dans des efforts pour sauver Edem Kodjo afin que ce dialogue prenne un caractère inclusif et représentatif. Mais, hélas ! Ce dernier en a fait à sa tête en se comportant comme un allié de la majorité présidentielle qui a multiplié le nombre de ses complices dans ce comité préparatoire en recourant à la pratique éhontée de débauchage dans la société civile et l’opposition politique. Est-ce à cause de tous ces éléments ‘que’ le siège du Nonce Apostolique est resté vacant tout au long de la cérémonie officielle d’ouverture des travaux du comité préparatoire, alors que d’autres représentations diplomatiques étaient visibles dans la salle des spectacles de Béatrice Hôtel ? Le plus cocasse, c’est que le facilitateur togolais n’a pas pris en compte les révélations faites par l’un des participants à ces travaux préparatoires, à savoir Jean-Bertrand Ewanga qui, tirant les conséquences de ses irrégularités et autres tentatives de violations de la constitution, a préféré déposer sa démission. Il y a aussi l’analyse sans complaisance de la feuille de route de ces travaux préparatoires faite par Me Georges Kapiamba, coordonnateur de la coalition des 33 Ong de défense des droits de l’homme.

Par FM

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