CENI : encore un mauvais départ : Le choix de Corneille Nangaa comme successeur de l’Abbé Malu Malu ne fait pas l’unanimité

Vendredi 23 octobre 2015 - 12:31

La nouvelle s’est propagée comme une trainée de poudre le mercredi 21 octobre 2015. Corneille Nangaa, Secrétaire exécutif adjoint de la CENI a été désigné par consensus par quelques confessions religieuses comme remplaçant de l’Abbé Apollinaire Malu Malu à la présidence de la Commission Electorale Nationale Indépendante.

Mais, l’Eglise catholique qui a refusé de s’engager dans cette démarche a, par le biais de la conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), rejeté le choix porté sur le secrétaire exécutif adjoint de la Ceni.

Même si l’homme jouirait à première vue d’une certaine expertise pour des questions électorales, du fait notamment qu’il occupe ce poste depuis 2 ans,l’Eglise Catholique, au nom de la transparence et de l’indépendance dont la Ceni doit se prévaloir dans cette désignation, émet des réserves.

Sentant le roussi venir, la plus grande Eglise congolaise voit dans cette désignation un choix boutiqué et téléguidé passant outre certaines normes sur la traçabilité.

A posteriori, l’Eglise Catholique, mais surtout le peuple congolais dans son écrasante majorité ne souhaitent pas revivre les perturbations dues à la mauvaise organisation des élections. Suite aux diverses contestations des résultats. Le sang avait coulé.

Aujourd’hui, à la veille des élections, il serait idoine de jeter le dévolu sur une personne qui ferait l’unanimité, répondant aux critères de technicité, de probité morale et de neutralité et dont la désignation doit se faire en présence des délégués de toutes les confessions religieuses.

Dans le cas d’espèce, l’Eglise catholique n’a pas pris part aux tractations faites du reste à la va vite pour porter Corneille Nangaa à la succession de l’Abbé Malu Malu.

Comme rappelé, les déroutes électorales de 2006 et 2011 découlent de la conduite de la CEI et de la CENI dans l’organisation des élections. Les challengers de Joseph Kabila, proclamé vainqueur, n’ont jamais avalisé les résultats publiés par la Commission électorale.

Corneille Nangaa ayant été désigné par consensus, en l’absence de l’Eglise catholique, alors il n’y a pas consensus.

Le consensus implique le consentement ou l’accord entre toutes les parties. Compte tenu du fait que l’Eglise catholique ne se retrouve pas dans le choix porté sur Corneille Nangaa, il serait plus sage et même recommandé de désigner quelqu’un d’autre pour ne pas biaiser dès le départ les résultats des futures élections.

Exactement comme dans un match de football où l’impartialité de l’arbitre est mise en doute. Bien que rares, les personnes jouissant de la neutralité, en tous cas, existent.

Aujourd’hui, c’est l’Eglise catholique, demain ce pourrait être le tour d’autres composantes de rejeter le choix porté sur le Secrétaire exécutif national adjoint de la Ceni. Prévenir vaut mieux que guérir.

La Cenco, dans sa déclaration n’approuve pas les principes majeurs ayant présidé à la désignation du remplaçant de l’Abbé Malu Malu.

Ayant l’impression que le vote a préalablement été décidé en amont, l’Eglise catholique a décidé de ne pas cautionner ce choix qui pourrait conduire à la dérive. En se désolidarisant ainsi d’autres confessions religieuses, elle assume sa responsabilité devant l’histoire et la Nation. Rappelons que l’Abbé Malu Malu a rendu le tablier le 10 octobre 2015, étant malade.

Par G.O.