Ancien ministre provincial des Finances de l’ex-province du Katanga, ayant depuis récupéré son siège de député national/Unadef à la chambre basse du Parlement, Christian Mwando Nsimba, était, hier mercredi, devant la presse au restaurant Faden House de la commune de la Gombe. Pour dénoncer la terreur qui s’installe dans l’ex-province du Katanga.
Christian Mwando Nsimba a tout hérité de son père, le patriarche Charles Mwando Nsimba. Ainsi, quand il s’agit de dénoncer, Christian Mwando, le fils, ne va pas, à l’instar de son père, par quatre chemins. Devant la presse, il a fait honneur à la dynastie Mwando en nommant le mal par son nom ; ce mal qui ronge l’ex-province du Katanga où la terreur prend de plus en plus de l’ampleur.
Il n’est plus bon, a-t-il déclaré, d’être opposant dans les provinces démembrées du Katanga. La traque est systématique. Tout est mis en place pour créer dans tous les coins de l’ex-province l’esprit de pensée unique afin que tout le monde avoue allégeance à la Majorité au pouvoir et à son autorité morale.
«Il y a un climat de terreur qui s’installe dans, l’ex-province du Katanga », a dit tout haut Christian Mwando Nsimba. «‘ Comment dès lors, martèle-t-il, aller au dialogue, lorsque le pouvoir viole, par ses actes, le sujet même du dialogue », c’est-à- dire la recherche de la cohésion nationale pour un processus apaisé. « Il ne saurait être possible d’aller aux élections apaisées avec ces commissaires militants dont la mission est on ne peut plus macabre », s’écrie-t-il.
Au-delà de cette question, Christian Mwando s’est longuement attardé sur « la violation de la Constitution et des lois sur la décentralisation par la nomination des commissaires du gouvernement central pour gérer les provinces» nées du démembrement.
Pourquoi avoir pris du temps avant de réagir ? A cette question, Christian Mwando, qui a dit avoir pris son courage politique en sa qualité de député national, a indiqué qu’il est parti des actes odieux qui se commettent aujourd’hui dans l’ex-province du Katanga pour dénoncer l’imposture qui se met en place. «J’ai tenu à sonner l’alarme sur la situation créée dans nos provinces par la nomination des commissaires du Gouvernement central en violation de la Constitution en ses articles 3, .195, .196, .197 et 198 ainsi que- des articles 22, 23 et 76 de fa loi portant principes fondamentaux sur la fibre administration des provinces. Ces actes fixent le statut des provinces et les organes habilités à les gérer», a-t-il dit d’entrée de jeu.
CHRISTIAN MWANDO SE DÉCHAINE
L’élu Unadef de l’ex-province du Katanga est d’avis que « la désignation par le pouvoir central des gouverneurs et leurs adjoints sous le vocable camouflé de +commissaires spéciaux+ et +commissaires adjoints+ constitue une remise en cause inacceptable du processus de décentralisation voulu par le souverain primaire dans notre pays ». Se rappelant de l’époque des commissaires de région, au regard de la procédure de désignation de cette nouvelle race de territoriaux, basée sur le clientélisme et le militantisme sans nullement tenir compte de la compétence et de la probité morale, Christian Mwando fustige le désordre délibérément créé dans les provinces démembrées du Katanga.
Cette situation, note-t-il, est, corroborée parle comportement, des acteurs nommés dans la province de l’ex-Katanga dont la principale mission est de museler les partis politiques et tous les acteurs qui ne partagent pas les opinions de la Majorité présidentielle, instaurer un régime policier et organiser une véritable purge dans l’administration provinciale et les entités territoriales décentralisées ainsi que celles déconcentrées ».
« Par ces méthodes, se convainc-t-il, on voudrait semer la terreur et instaurer la pensée unique pour ces provinces, car seuls les soumis ont la liberté de travailler et celle de se réunir». Il ne fait plus bon d’être opposant au. Katanga, souligne-t-il. Dans les quatre (4) provinces nées du démembrement, « les rassemblements de l’opposition sont systématiquement interdits et brutalement dispersés, les dirigeants politiques injuriés et calomniés à longueur a’’ journée sur les médias officiels qui ne diffusent par ailleurs aucun communiqué ni aucune information contraire à la pensée unique ».
APPEL À LA RÉSISTANCE
« Face à ce retour brutal vers les brimades et la mise sous coupe réglée de ces provinces au mépris des prescrits légaux et des principes de liberté d’opinion, de droits au travail et la non-discrimination consacrés par la Constitution », Christian Mwando trouve qu’il était temps de « sonner l’alarme ».
Se référant au seul cas de l’ex-province du Katanga, Christian Mwando fait observer qu’il « il se pose un réel problème sur la conduite du pays ». L’opposition, dans laquelle se réclame désormais son parti, l’Unadef, est prête à s’engager dans la résistance. « Au niveau politique, nous, on ne se laissera pas faire», promet-il.
Le règne de commissaires spéciaux ne peut pas trop durer, commente Christian Mwando Nsimba. « II faudrait que l’ordre institutionnel soit rapidement rétabli car dans ce contexte les violences vont être inévitables. Le Gouvernement central doit dire clairement combien de temps ces agents vont expédier les affaires des provinces? » II appelle, par conséquent, « toute la classe politique à se mobiliser pour que ce premier acte de violation de la constitution puisse être remis en cause. Car il s’agit clairement d’une stratégie mise en œuvre pour museler la population de l’intérieur du pays et favoriser ainsi les autres violations de la Constitution en cours de préparation ».
Par LP