Chute des cours des métaux et du pétrole : le Budget 2016 revu à la baisse

Mercredi 18 mai 2016 - 10:46

Quatre mois après sa promulgation par le chef de l’Etat, la Loi de finances 2016 est à nouveau au centre des débats à l’Assemblée nationale. Le premier ministre était devant la représentation nationale, le lundi 16 mai. C’était obtenir l’aval de l’autorité budgétaire pour la révision à la baisse à hauteur de 22%, soit l’équivalent de deux milliards de dollars américains, de l’enveloppe budgétaire globale de l’exercice 2016 en cours.

Augustin Matata Ponyo justifie cette régression de l’enveloppe budgétaire par la chute des cours des métaux et du pétrole. Car, cette situation impactera ipso facto sur les recettes et les dépenses de l’Etat au cours du présent exercice budgétaire.

Selon le chef de l’Exécutif national, face à la situation dictée essentiellement par des causes exogènes, la République démocratique du Congo ne devait faire autrement que revenir devant l’Autorité budgétaire qu’est le Parlement pour solliciter son accord en vue de rectifier le tir dans le sens d’adapter les choses à la réalité économique nationale.

Dans son exposé de circonstance, le Premier ministre a fait savoir que depuis le dernier trimestre de l’année 2015, les modifications majeures du cadre macroéconomique ayant servi de base à l’élaboration de la Loi de finances initiale de l’exercice 2016, étaient déjà perceptibles. La raison fondamentale est l’évolution de la situation économique internationale qui affecte le marché des métaux et du pétrole, se traduisant ainsi par la baisse des cours des principaux métaux exportés par la RDC, notamment le cobalt, le cuivre et le pétrole.
D’après Augustin Matata Ponyo, le ralentissement de l’activité de l’économie nationale qui risque de se poursuivre, a négativement impacté sur les finances publiques en 2015, ainsi que le cadre budgétaire général arrêté par la Loi des Finances.

Outre les recettes internes qui connaîtront sans doute la baisse, le montant de 653,4 milliards de FC initialement prévu au titre d’emprunt obligatoire à contracter sur le marché financier international a été revu à la baisse, soit 256,7 milliards de FC.

Conséquence de la situation : les recettes et les dépenses de l’Etat seront également revues à la baisse. Elles se présentent en équilibre à 6 610,9 milliards de FC contre 8 476,4 milliards de FC initialement arrêtés dans la Loi des finances promulguée par le chef de l’Etat. Soit un taux de régression de 22%.

La plupart des députés ayant pris la parole en marge du débat général ouvert à l’issue de l’exposé du Premier ministre, ont insisté pour que la sécurité et les élections ne fassent pas partie des institutions ou services publics à soumettre à la réduction du train de vie de l’Etat. Car, ne faisant pas partie des institutions politiques.
            Les observateurs voient déjà l’ampleur du travail auquel les membres de l’Ecofin de l’Assemblée nationale seront soumis, pour examiner en détail les différentes allocations budgétaires et voir si elles correspondent au besoin de maintenir le cap en ce qui concerne les rémunérations du personnel politique de l’Etat, et voir ce qui peut-être réduit en termes de dépenses de luxe en vue d’aider l’Etat à réaliser ses objectifs.
            C’est ce mercredi 18 mai que le Premier ministre tentera d’apporter des réponses aux préoccupations des députés.
Dom