Comme prévu, le Front Citoyen 2016 a, en mémoire des martyrs de la démocratie qui ont succombé le mois de janvier dernier, organisé hier, mardi 19 janvier 2016, une série d’activités dans toute l’étendue du territoire national. Des messes d’actions de grâce en mémoire de ces victimes ; des conférences débats, etc. ont été organisées dans le souci de garder une pensée pieuse envers ceux là qui ont payé de leur vie pour défendre la démocratie en République Démocratique du Congo. Fort malheureusement, il y a eu des arrestations dans quelques coins de Kinshasa.
Il faut dire que cette mobilisation a été faite aussi dans toutes les provinces. Dans ses propos, le Modérateur en exercice de la Dynamique de l’Opposition, L’Honorable Jean-Lucien Bussa condamne avec fermeté les actes barbares. Il a promis une déclaration de la Dynamique de l’opposition ce mercredi 20 janvier dans la soirée. ‘’Nous rendons des hommages aux congolais qui ont vaincu la peur. Je félicite les populations de Bukavu, Goma, Kananga, Mbuji Mayi, etc. qui ont dit non au glissement, non au troisième mandat, et non à la révision de la Constitution. Pour aller prier on a besoin de la permission de qui ? S’il vous plait, nous sommes tous congolais. Et au moment opportun, les peuples gagneront’’, a-t-il dit devant la presse.
Réagissant sur ces différentes activités, Martin Fayulu, Président de l’Ecidé et Haut cadre de la Dynamique regrette les incidents, et soutient que rien n’arrêtera le Front Citoyen 2016 et la Dynamique de l’Opposition.
Très en colère, il s’est exprimé en ces mots : « C’est la barbarie, la dictature, c’est la méthode de jihadistes qu’on est venu installer au Congo. On a commencé par enlever nos militants, intimider les prêtres, arrêter même des particuliers chez qui nous avons réservé des salles pour animer nos conférences débats. Je crois que ce n’est pas possible. Aujourd’hui, nous nous sommes dits qu’il y a le sang de congolais qui a été versé la semaine du 19 au 25 janvier, nous ne pouvons pas faire autrement que de réfléchir et, après la réflexion, aller se recueillir, faire des messes d’actions de grâce pour se souvenir de nos frères et sœurs qui sont tombés comme des mouches par des balles des militaires et policiers». Pour lui, malgré les intimidations, la démarche a été entreprise et la population a compris.
«Ils croyaient nous empêcher, mais nous avons réussi à certains endroits comme ici aux Fonus, à Sangamamba et dans quelques endroits. Parce que notre témérité et notre volonté, ne peuvent pas être ébranlées par la dictature actuelle. Donc, on voulait commémorer, démontré à la face du monde que nos frères et sœurs qui étaient tombés cette semaine là, ne seront jamais oubliés. Comme on n’a jamais oublié Lumumba, eux aussi ne seront jamais oubliés», a-t-il martelé.
En ce qui concerne les arrestations, Martin Fayulu parle d’une centaine des militants et militantes arrêtés dans différents coins de la capitale notamment, à Delvaux, Camp Luka, Mont Ngafula, etc. ‘’Comment voulez-vous vivre dans un pays où quand certains citoyens sont dans l’opposition, ils n’ont plus de droit. Dernièrement, nous avions vu les gens du pouvoir défiler ici pour réclamer d’après eux, mais qu’est-ce que nous avons fait ? Pourquoi la police n’a pas dispersé les membres de la mouvance Kabiliste ? Nous sommes des étrangers dans notre propre pays ? La prochaine étape c’est notre manifestation du 16 février. Nous allons la préparer en conséquence. Cette fois-ci, j’espère qu’il y aura un affrontement s’ils veulent’’, a-t-il argué.
Emery Okundji en colère
Le Député National Emery Okundji, très en colère, a dénoncé les arrestations tout en insistant sur la liberté individuelle. Sans ambages, ni tergiversation, il a félicité la population pour sa bravoure. ‘’On a prévu une conférence-débat ; c’est ce que nous venions de faire. La conférence était très enrichie et vous avez vu que la population avait encore besoin de poser des questions pour en savoir plus sur ce qui s’est passé au mois de janvier, qu’est-ce que nous faisons, et quelles sont des actions à entreprendre. Et on a eu le temps de répondre à toutes ces questions et les gens sont satisfaits. Nous sommes dans un pays qui se veut démocratique, la liberté ne se donne pas, elle s’arrache. Nous avons une constitution de la République que personne, alors personne, ne peut être au dessus de cette constitution malgré les menaces, arrestations et intimidations. Nous avons déjà vécu tout ça. Nous entreprenons des actions non violentes’’, a-t-il expliqué. Plus loin dans ses propos, l’élu de Lubefu menace quiconque oserait essayer de tuer la démocratie en République Démocratique du Congo. ‘’Et s’il y a quelqu’un qui veut mettre fin à la démocratie, celui-là se trompe. Ils ont arrêté nos militants, nous sommes dans un schéma d’imprimer la peur pour que l’on impose une nouvelle dictature dans notre pays. Chose qui ne marchera jamais. On nous empêche même de prier en fermant des églises ? Où est passé la liberté des religions ? De penser ? D’expression ? Toutes ces libertés sont interdites. Peu importe les conditions et les menaces, la Dynamique de l’opposition va militer pour le respect de la constitution. Rien ne va nous empêcher’’, a-t-il lâché.
Kevin Inana