Compte-rendu de la rencontre de la société civile avec le président Kabila fait par Jérôme Bonso

Mercredi 11 novembre 2015 - 11:05
Coordonnateur de la Plate Forme de la Société Civile, AETA (Agir pour des Elections Transparentes), et Président de la LINELIT (Ligue Nationale pour les Elections Libres et Transparentes) a participé à la Rencontre avec le Président Kabila qui a eu lieu le Dimanche 8 Novembre 2015 de 12h40 à 13h35 au Palais de la Nation à Kinshasa/Gombe. Jérôme Bonso en fait le compte-rendu.   Plus de 60 leaders des organisations de la société civile de Kinshasa et ceux venant de 25 provinces de la RDC. Prenant la parole, le Président Kabila nous a entretenus sur les sept (7) points ci-après : fichier Electoral; calendrier électoral; financement des élections; sécurisation du processus électoral ; participation ou apport de la Communauté internationale dans le processus électoral facilitation ; conclusion.   DU FICHIER, DU CALENDRIER, DU FINANCEMENT DE LA SECURISATION   Il faut intégrer les nouveaux majeurs, il faut le nettoyage du fichier électoral. Les nombreux kits du Fichier Electoral ont été volés ou emportés en Ouganda; et d’autres ont disparu soit sur 7000 kits achetés, il nous reste 4200 dont certains sont vétustes. Les kits volés servent à produire les fausses cartes d’électeurs. Donc, il faut une solution à cette problématique du fichier électoral. Le calendrier électoral global était élaboré sous pression et il pose problème. Comment parvenir à élaborer le calendrier électoral Consensuel ? Si la Céni l’élabore, il sera contesté par une opinion. Soit on se met autour d’une table pour son élaboration consensuelle. Budget élections 2006: 350 millions de dollars dont 90% apport communauté internationale et 10% par le gouvernement. Budget élections 2011: 450 millions de dollars dont 95% apport du gouvernement et 5% de la communauté internationale. Budget élections 2016: Budget 1 milliard 200 millions de dollars. Budget du gouvernement pour le pays : 7 milliards dont 1 milliard apport de la communauté internationale. J’avais reçu John Kerry et je lui avais parlé pour savoir qui d’autres vont contribuer au financement des élections. Vu les difficultés d’ordre financier, il faut un débat pour faire face à la crise mondiale. A titre d’exemple, le baril de pétrole se vend à 49 dollars contre 120 dollars.   Avec notre propre budget de 6 milliards de dollars, il est difficile de mobiliser les fonds suffisants. Il faut que la classe politique que soit informée sur les défis. Elections, une question de souveraineté et de fierté nationale, le gouvernement va les financer. Si l’Angola l’a fait et pourquoi pas la RDC. Elections de 2006: il y a eu violences et guerre ici à Kinshasa. Que faire pour éviter cette situation? Le décor semble être planté pour les éventuelles violences. C’est une question à parler au Dialogue, car sécurisation du processus électoral n’est pas synonyme de déploiement de la police.   LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE, le DIALOGUE   Quel rôle doit-on faire jouer la communauté internationale dans le processus électoral congolais? Plusieurs pays organisent leurs élections sans interférence de qui que ce soit, sachons que le processus électoral est avant tout congolais, nous devons éviter l’ingérence des autres dans nos affaires internes. C’est depuis 1960 que le pays connaît la crise qui a entraîné la disparition de beaucoup des nôtres. A nous de nous décider pour quel rôle la communauté internationale doit jouer dans le processus électoral congolais. Ainsi, la communauté internationale devrait jouer le rôle d’accompagnement du processus électoral et non d’injonction. Si en Juin 2015, lors des concertations, j’avais des doutes pour la tenue du Dialogue, maintenant après avoir écouté tout le monde, le Dialogue s’impose à nous tous même ceux qui sont contre, car ils ne proposent aucune alternative pour les élections dans le délai constitutionnel. Comment aller aux élections sans Fichier Electoral, on risque d’avoir des élections bafouées dont les résultats seraient contestés. Oui, nous irons aux élections après avoir vidé les préalables contenus dans le cinq (5) points de notre entretien. A quand le Dialogue? Le plus vite possible. Où ? Quelque part dans le pays. Quel en sera le Format? Détails à évacuer par le Comité Préparatoire du Dialogue. S’adressant à la société civile : Vous êtes très positifs pour la tenue du Dialogue et je vous invite à appuyer ce processus en vous préparant pour votre participation au Dialogue. C’est une question parfois qui fâche, car la RDC est un pays qui est le nôtre et pourquoi cette crise de confiance. La RDC a des Hommes et des Femmes intelligents capables de résoudre nos propres problèmes.   Lors des concertations nationales, on citait le nom du Président Sassou pour la facilitation et nous n’avons pas accepté. Il y a des noms qui circulent pour la facilitation du Dialogue, on est opposé. Si on veut la facilitation, à vous de la chercher, car pour moi, c’est un point négatif. Est-ce une concession à faire, peut-être. Mais, c’est une humiliation. Le Dialogue est une Option levée pour éviter les erreurs de 2006 et 2011 et éviter aussi les contestations, les violences et consolider la paix dans notre pays, car l’unité du pays en dépend. Quelle était la situation dans ce pays il y a quinze années. Sommes-nous ensorcelés ? Quel est le prix à payer ? On n’a pas encore atteint le point de non-retour. Le processus électoral comme point à l’ordre du jour du dialogue, on peut ajouter comme autres points : la paix, le développement et le droit de l’homme.   Par B-M.B.