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Eu égard aux tristes événements actuellement en cours dans la province du Nord-Kivu, caractérisés notamment par des affrontements interethniques entre les communautés Hutu et Nande, le caucus des députés Hutu élus des territoires de RUTSHURU, GOMA et MASISI prend à témoin l’opinion tant nationale qu’internationale sur les risques sécuritaires et humanitaires graves qui pèsent sur les populations de cette province en général et celles du sud du territoire de Lubero en particulier.
Le caucus des députés Hutu déplore :
- L’aggravation de la situation sécuritaire de la Province du Nord-Kivu, particulièrement en Territoire de Beni avec les ADF-Nalu et qui s’est étendue progressivement sur les autres territoires de la Province avec l’implication d’autres groupes armés nationaux et étrangers ;
- L’assimilation intentionnelle des Hutu Congolais aux FDLR par certains opérateurs politiques Nande, avec l’objectif d’entretenir la confusion sur l’identité des Hutu ;
- la xénophobie etla terreur, particulièrement en territoire de Lubero où les populations Hutu sont systématiquement pourchassées et tuées sous prétexte qu’elles seraient complices des FDLR, depuis le dernier massacre des populations Nande intervenu dans la nuit du 06 janvier 2016 ;
- Le déplacement massif et forcé des Hutu survivants des massacres vers de camps de concentration avec comme conséquences la famine planifiée, l’insécurité et le risque d’épidémies. A ce jour, ces populations sont regroupéesautour du camp de la MONUSCO à MIRIKI, sans assistance humanitaire aucune et privées de toute liberté reconnue à tout être humain ;
- L’incapacité des forces armées déployées dans la région à contenir les groupes armés et leur passivité face à l’activisme de certaines milices tribalo-ethniques ; laissant de paisibles citoyens Hutu à la merci de ces derniers;
- La restriction des droits de s’établir librement dans les territoires de Beni, Butembo, Lubero et les environs. En effet, les Nande ont érigé des barrières filtrant les passages des citoyens en déplacement, tout en ciblant uniquement les Hutu, notamment ceux qui sont régulièrementétablis dans l’ITURI depuis quelques années;
- Les prises de position irresponsables de certains opérateurs politiques, visant à exacerber les conflits interethniques entre communautés Hutu et Nande pour de raisons de calculs politiciens; rendant problématique la cohabitation entre les deux communautés à la veille des échéances électorales ;
- La prise de position isolée de certains députés nationaux Nande dans leur correspondance du 18 février 2016 adressée au Secrétaire Général des Nations Unies sur un pseudo-génocide des Nande, tout en occultant la vérité des faits tels qu’ils sont réellement vécus sur le terrain. Ceci est d’autant plus déplorable que cette prise de position non concertée et partisane a été relayée dans les médias au nom et pour le compte de l’ensemble des députés nationaux du Nord-Kivu