Congrès de l’Envol à Nioki – Glissement : Sessanga exhume un Arrêt de 2007

Mardi 22 mars 2016 - 12:47

« La position de La Commission Electorale Nationale Indépendante de saisir la Cour Constitutionnelle en vue d’obtenir la couverture judicaire de l’organisation des élections en dehors des délais constitutionnels est une forfaiture », a lâché Delly Sesanga à la clôture, le dimanche 20 mars 2016, du Congrès de son parti organisé dans la province de Maindombe, précisément dans la Cité de Nioki.

 

Le président de l’Envol a. affirmé que cette démarche vise une prolongation du mandat du Président de la République par le pouvoir judicaire réputé indépendant, qui n’a ni qualité, ni titre pour ce faire.

«Ce qui constituerait à n’en pas douter une confiscation du pouvoir du peuple par des personnes non investies de ce mandat », a martelé l’élu de Luiza.

«Au demeurant, poursuit-il, la CENI n’a pas qualité pour saisir en interprétation la Constitution qui énumère en con article 161 les autorités habilitées à cet effet ».

Sur le fond, le président de l’Envol est étonné que la CENI n’ait pas pu prendre en compte la position de la Cour Suprême de Justice, agissant comme Cour Constitutionnelle, dans son Arrêt du 31juillet 2007.

 

Il a souligné que dans cet Arrêt, la Cour Suprême de Justice, se prononçant sur la constitutionalité de la décision de la CENI, avait déclaré inconstitutionnelle la décision fixant le calendrier du second tour de l’élection présidentielle au 29 octobre 2006.

 

Sesanga rappelle que la Haute Cour avait critiqué ladite décision pour violation de l’article 71 de la Constitution, alors qu’elle devait l’organiser 15 jours après le mois d’août.

«Pour avoir ainsi dépassé largement le délai constitutionnel, la Cour avait déclaré cet Arrêt inconstitutionnel », a souligné l’ancien président de la Commission Politique, Administrative et Judiciaire de l’Assemblée nationale.

 

Bien avant son coup de gueule, Sessanga est arrivé dans la cité de Nioki le samedi 19 mars 2016 pour procéder, le même jour, à l’ouverture de son Congrès, qui a duré deux jours (19 - 20 mars 2016).

 

Pour manifester sa joie de voir celui à qui leur Commissaire spécial avait interdit de tenir le Congrès de son parti dans leur territoire au mois de janvier, « les enfants du Lac » ont porté en triomphe le président de l’Envol.

 

Dans son, speech dans la concession de l’aéroport de Nioki, il a loué le courage 1e la population qui a bravé la peur, en répondant massivement au Congrès de l’Envol.

Il a saisi l’occasion pour appeler la population de la RDC, à travers celle de Nioki, à défendre la démocratie gravement menacée. Pour bien communier avec les autochtones, l’ancien directeur de cabinet de Jean-Pierre Bemba a, dans une procession au milieu d’une foule compacte, marché à pieds de l’aéroport jusqu’à la salle réservée pour la tenue du Congrès.

Plusieurs résolutions ont été adoptées au terme de ce forum, notamment le choix d’un candidat commun de l’opposition à l’élection présidentielle, qui doit se tenir impérativement dans le délai fixé par la loi fondamentale afin d’assurer l’alternance au sommet de l’Etat.

Eric Wemba, Envoyé

spécial à Nioki