Constitution : campagne d’explication des articles-clés

Lundi 11 juillet 2016 - 13:11
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C’est depuis le vendredi 8 juillet 2016 que le Front citoyen 2016 a lancé, simultanément dans plusieurs grandes villes du pays, sa campagne de sensibilisation autour des articles clés de la Constitution, et notamment ceux verrouillés, comme l’article 220, qui limite le nombre et la durée du mandat présidentiel. A Kinshasa, Bunia, Goma, Bukavu, Butembo et Lubumbashi, cette plateforme de la société civile et des partis politiques a pu tenir ses points de presse, alors qu’à Kisangani, son chargé de sensibilisation, Jean de Dieu Kilima, s’est vu interpellé par des agents de service de sécurité, dès le début de la cérémonie.

A en croire le coordonateur provincial/Kinshasa du «Front citoyen 2016», Carbone Beni, son collègue de Kisangani serait toujours détenu, ainsi que le propriétaire de l’hôtel ayant abrité la conférence.

Affrimation balayée d’un revers de la main par le Maire adjoint de la ville, qui a déclaré ne pas connaître le «Front citoyen» et ne pas avoir été informé de ce point de presse, même si la structure avait envoyé une lettre d’information pour annoncer la campagne dont la mairie a bien accusé réception.

Malgré cet incident, le Front est resté ferme. « Si la CENI faillit, nous allons mobiliser la population pour qu’elle sache faire valoir ses droits selon l’article 64 de la Constitution », a lâché Carbone Beni, affirmant que  « La population est prête à se prendre en charge
pacifiquement, et dans la non-violence. ».

Pour sa part, le président de l’Asadho, Jean-Claude Katende, a expliqué qu’il y avait un accord, qui est inscrit dans notre Constitution, pour que le Président de la République exerce deux mandats de cinq ans chacun et qu’au terme de ces deux mandats, il ne puisse pas se représenter ou rester au pouvoir. A titre exemplatif, il a brandi l’article 64 qui stipule que « tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation de la Constitution».

Sur les banderoles affichées dans la salle, un ultimatum : la
Commission électorale nationale indépendante (CENI) est appelée à
convoquer la présidentielle le 19 septembre, afin que le scrutin
puisse être organisé le 27 novembre, comme prévu par la Constitution.
Il convient de noter qu’à ce jour, le scrutin est fortement compromis
: le processus électoral souffre de multiples retards, les fonds
manquent, le dialogue pour des élections « apaisées » et « crédibles »
convoqué en novembre par le chef de l’Etat, Joseph Kabila, n’a
toujours pas débuté, etc.
Tshieke Bukasa