Dans une lettre ouverte au Premier ministre : Le collectif des parties civiles du Nord-Kivu salue l’annonce de la reprise des opérations Sokola

Lundi 5 janvier 2015 - 08:40

Cependant, il faudra retenir que « SOKOLA » n’a pas pu libérer près de huit-cent (± 800) de nos compatriotes otages des ADF supposé mis en déroute et démantelé. Au-delà de tout ceci, cet activisme criminel et terroriste ougandais ne cesse de dépouiller nos familles, nos villages, nos cités et nos villes de ses intelligences et de sa substance motrice ; leur privant ainsi de leur potentiel le plus ultime. Les tueries de tout genre, les incursions couplées aux enlèvements de nos compatriotes et aux pillages des maigres ressources familiales dans la zone supposée « sous-contrôle » de troupes loyalistes, ne cessent de s’opérer en toute quiétude.
Peur au vendre, des compatriotes ayant échappé à cet activisme criminel, sont contraints de quitter leurs milieux pour rester à l’abri, abandonnant ainsi les activités agricoles, scolaires et de petit-commerce, avec toutes les conséquences socioéconomiques, humanitaires et sécuritaires atroces qui s’en suivent.

Le Collectif des Parties Civiles du Nord-Kivu se refuse à admettre que la nation toute entière, son armée et ses partenaires en matière de sécurisation de la population affichent une sorte d’incohérence dans la gestion des acquis de la première phase des opérations SOKOLA. Si dans une action politique, volonté et capacité demeurent jumeaux, il s’agit d’une question sécuritaire. « Nos larmes coulent, sèchent et recoulent pour nos frères et sœurs victimes d’un génocide tu, privés de liberté et condamnés à la divagation », indique cette lettre, qui craint que de cette situation, résurgent les forces d’autodéfense populaires et les milices tribales de triste mémoire.
Il exige des enquêtes internationales et rigoureuses en ville et territoire de Beni afin de dénicher les vrais auteurs directement ou indirectement impliqué dans le génocide qui sévit dans cette partie du Nord-Kivu ; Exige des changements dans la chaine de commandement des opérations SOKOLA dont la défaillance n’est à plus prouver, ainsi qu’aux instances sécuritaires et policières de cette partie de la province.
Il sollicite la collaboration entre la population civile et l’autorité sécuritaire, afin que les centaines de compatriotes otages des ADF recouvrent leur liberté et reste disposé à accompagner l’autorité dans les actions de paix et de sécurité au Nord-Kivu.