Déclarations de Nairobi : les tâches communes Kinshasa-ex M23 demeurent non remplies

Jeudi 9 juillet 2015 - 15:42

Le gouvernement congolais, par le biais du coordonnateur du mécanisme national de sui vi de d’Addis-Abeba, affirme avoir honoré ses engagements contenus dans les Déclarations de Nairobi qu’il a signées en 2013 avec les rebelles de ex-Mouvement du 23mars (M23). Le reste est l’apanage de deux parties. En dépit d’autres rencontres organisées pour mettre définitivement fin à ce dossier, celui-ci est bloqué, pratiquement depuis la démission de son poste du coordonnateur chargé de la mise en œuvre de ces Déclarations de Nairobi pour le compte du M23. Cela après avoir accusé Kinshasa de violer ces textes, en organisant unilatéralement le rapatriement des ex-rebelles du M23.

Le gouvernement congolais affirme avoir réalisé ses engagements contenus dans les Déclarations de Nairobi, signées en décembre 2013 avec le Mouvement du 23 mars (M23). Le coordonnateur national du Mécanisme de suivi de l‘Accord-cadre d Addis-Abeba, François Muamba Tshishimbi, l’a affirmé, mardi 7 juillet à Kinshasa, au cours d’une réunion qui évaluait l’application de ces engagements signés entre le gouvernement congolais et l’ex-mouvement rebelle, rapporte radiookapi.net. Le gouvernement congolais et le M23 avaient signé deux Déclarations à Nairobi au Kenya, mettant fin aux pourparlers de Kampala. L’une, signée par le M23, marquait la dissolution de ce mouvement rebelle. Et l’autre, par Kinshasa, marquait l’engagement de du gouvernement congolais à mettre en place le programme de Démobilisation, désarmement et réinsertion sociale des anciens rebelles et à présenter au Parlement un projet de loi d’amnistie des éléments du M23. «A titre de ces Déclarations de Nairobi, nous avons démontré aux garants qui sont l’Union africaine aux Nations unies, à la CIRGL (Conférence internationale pour la région des Grands Lacs) que la RDC a accompli ce qui lui incombait comme tâches. Ce qui reste, ce sont des tâches communes qui nécessitaient qu’il y ait une coopération avec des anciens rebelles au sens du ex-M23 », a-t-il a indiqué. A l’occasion, François Muamba a rappelé que la CIRGL était invitée, lors du sommet de Luanda (Angola) à faciliter la mise en place d’un mécanisme pour mettre définitivement un terme à ce dossier [Déclarations de Nairobi] pour restaurer la paix dans la région.
L’ex-mouvement rebelle n’a pas participé à la rencontre de Kinshasa qui a connu la présence de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu dans les Grands Lacs, Saïd Djinnit, et des ambassadeurs de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) ainsi que du ministre congolais de la Défense, Aimé Ngoy Mukena.
En janvier dernier, le coordonnateur chargé de la mise en œuvre des Déclarations de Nairobi pour le compte du M23, René Abandi, avait démissionné de sot poste après avoir accusé Kinshasa de violer ce texte, en organisant le rapatriement des ex-rebelles du M23. Il s’est agi notamment de la question d’amnistie des rebelles et leur réintégration dans l’armée. Kinshasa refuse d’amnistier les auteurs de graves crimes comme ceux de guerre et contre l’humanité mais s’est toujours dit plutôt prêt à un traitement du dossier au cas par cas.

A noter que la plupart de ces ex-rebelles du M23 ont trouvé refuge au Rwanda et en Ouganda après leur défaite en novembre 2013. Et que les différents points de la Déclaration de Nairobi sont la fin de la rébellion; l’amnistie, les dispositions transitoires de sécurité, la libération des prisonniers la transformation du M23, le retour et l‘installation des réfugiés et des personnes déplacées internes, la réconciliation nationale et la justice, le mécanisme de suivi de mise en œuvre, la gouvernance et les réformes socio-économiques, la démobilisation et la réinsertion des ex-combattants du M23.

Par O. DIOSO