Privée d’électricité, sevrée d’eau potable, la population va bientôt faire face à la rareté des biens de consommation courante. En cause, l’étiage sévère qui frappe le fleuve Congo Du gouvernement, en passant par ses technostructures tels la SNEL, la Mettelsat, la SCTP, la RVF, personne n’a pu anticiper sur l’évacuation du sable qui a pris la place des eaux dans le lit du fleuve et du canal d’amenée sut le site d’Inga. Le déficit d’électricité qui sévit à Kinshasa et dans le reste de la République est consécutif à la faillite de l’Etat.
La situation est extrêmement grave. Les entreprises qui travaillent avec l’eau comme sphère d’activité se sont justifié avec des éléments objectifs d’appréciation en main. Les effets pervers du changement climatique sont palpables. Lis’ frappent directement les Congolais dans leur existence. Sur le fleuve Congo, le niveau de l’eau a sensiblement baissé. La Congolaise des voies maritime (CVM) enregistre une baisse quotidienne de 3 cm) sur le niveau de l’eau. Au même moment, le site d’Inga où est installé le gros de la production de l’électricité en République démocratique du Congo, la baisse du niveau des eaux retenues dans le bassin d’alimentation des turbines décline vers les 10 centimètres par jour à dater du mois d’aout.
La Société congolais des transports et des ports (SCTP ex-Onatra) à du mal à mettre à flots régulièrement son nouveau navire, UITB Kokolo. Les eaux du fleuve ne sont pas en quantité suffisante pour la mobilité de cette nouvelle unité flottante. D’ailleurs, en période normale, l’ITB Kokolo avait échoué dans du sable lors de son voyage inaugural vers Kisangani. Au retour, ce bâtiment a dû se délester d’une partie de son fret afin de faciliter sa navigation vers le port d’attache. Les difficultés sont certaines, le tirant d’eau n’est pas propice à une navigation aisée pour « cet hôtel flottant »- un manque à gagner pour cette société.
La Régie des voies fluviales sur qui repose la responsabilité du dragage du fleuve Congo est plongée dans des difficultés structurelles qui ne peuvent lui permettre de réaliser son objet social de manière automatique. Cette structure est en attente de moyens venant des partenaires extérieurs pour se mettre résolument au travail. Cette situation de catastrophe est non seulement un danger mais, elle freine l’activité économique du pays.
L’activité économique au ralenti
Sous le thème, «Baisse du niveau d’eau sur l’ensemble du hassid du fleuve Congo et impact sur lés activités socio-économiques», les responsables de toutes les entreprises dont l’exploitation se fait avec’ l’eau ont répondu au devoir de redivabilité avec les opérateurs des médias.
L’étiage qui sévit sur le fleuve et le site d’Inga passe pour une catastrophe relativement à la production de l’électricité. Du coup, la Société nationale d’électricité est mise dans l’obligation de réduire sa production de près de 200 mégawats afin de protéger les turbines d’un fonctionnement inapproprié. L’impact sur la ville de Kinshasa est négatif. Conséquence : le directeur général de la SNEL, Eric Mbala, dans un langage de vérité a invité les Kinois et les Congolais à ne point « gaspiller » l’électricité. Un approvisionnement rationné est décidé. Il est exigé des administrations d’arrêter le travail à Gombe au plus tard à 16heures.
«Nous devons apprendre à faire de l‘économie [de l’électricité] et que l’administration commence à arrêter le travail à 16 heures, éteindre complètement la lumière et arrêter également la climatisation. Ce qui nous permettrait, à partir de 18heures, de prioriser les cités résidentielles », a suggéré Eric Mbala.
Selon ce dernier, 1e déficit en électricité à ce jour, a pour cause, non pas des les pannes des turbines mais, le manque d’eau en quantité suffisante pour leur fonctionnement normal. Le dragage qui faisait cruellement défaut est actuellement au centre des préoccupations, à en croire le DG Bric Mbala. Il a annoncé la mise en service « la semaine prochaine » d’une nouvelle drague d’une capacité acceptable de 5 000 m3/heure. Les deux dragues actuellement en service ne peuvent vider le bassin de retenue d’eau qui a accumulé du sable durant une trentaine d’années.
La Congolaise des voies maritimes éprouve, elle aussi, d’énormes difficultés pour rendre navigables les tronçons de 90 et 150 Km qu’elle entretient. La conséquence la plus immédiate sur l’activité économique reste que les produits importés risquent de se faire rares et une flambée des prix n’est pas à exclure.
Tous coupables
A qui la faute si cette catastrophe naturelle a semblé avoir surpris les entreprises congolaises d’autant plus que la décrue est allée au-delà des prévisions ? A cette interrogation, l’on se concentre sur la SNEL qui a un impact direct et immédiat sur l’activité socio-économique du pays. Depuis 1971 pour Inga I et 1982 pour Inga 2, l’Etat congolais n’a jamais pensé qu’il faut draguer le bassin de retenue d’eau. Au début, évidemment, les dirigeants de la SNEL et les autorités gouvernementales de la période du Zaïre dormaient ‘sur leurs lauriers et s’adonnaient à cœur joie à des ponctions sur les revenus de la SNEL.
Pendant ce temps, le sable se déposait, s’accumulait. Lorsque la coopération fut suspendue, non seulement que les turbines avaient’ besoin d’entretien, mais le sable avait pris des niveaux irréversibles de nuisance à l’activité de production de l’électricité. Les petites dragues acquises sur fonds propres de la SNEL ont fonctionné, mai ne pouvaient offrir une réponse appropriée. L’évolution technologique ne dompte pas malheureusement les contraintes matérielles de temps pour l’exécution des travaux. Au bas mot, il faut attendre 2017 ou 20l8’pour que tout e sable accumulé soit dégagé du bassin.
Deux ou trois ans s’avère un temps d’attente trop long dans la mesure où il réduit les activités économiques sans compter les délestages institutionnalisés. Les efforts en cours - encore faut-il les consolider - ne peuvent produire des effets à brève échéance.
L’étiage étant un phénomène naturel, l’Etat, détenteur des entreprises, devait l’anticiper. Sur ce point précis, il a failli. D’où, toutes les conséquences qu’on déplore aujourd’hui, dont le déficit criant en fourniture de l’énergie électrique.
Par Le POTENTIEL