Des étincelles en l’air entre la Majorité et l’Opposition !

Lundi 29 décembre 2014 - 12:24

Le décor semble déjà planté sur ce que sera la session extraordinaire du Parlement ouverte samedi dernier au Palais du peuple. Un climat de suspicion à la base de la méfiance entre la Majorité et l’Opposition.

Le speech du président de l’Assemblée nationale a tenté de rassurer tout le monde en soulignant qu’il ne sera pas question d’une éventuelle révision constitutionnelle avant d’indiquer que le bureau de la chambre basse du Parlement ne disposait pas d’un texte sur la loi électorale en état d’être présenté en plénière.

Il s’est exprimé en ces termes : « Au cours de cette session, il n’est question ni d’une quelconque révision constitutionnelle, ni d’une quelconque manipulation de la loi électorale aux fins de révision constitutionnelle ou de prolongement de nos différents mandats respectifs ».

Pour le président de l’Assemblée nationale, il sera question « d’améliorer le cadre électoral rapidement afin que la Ceni puisse rapidement organiser les échéances électorales futures, notamment les élections locales ».

Au cours de cette session extraordinaire, la chambre basse du parlement se penchera également sur certaines propositions de loi notamment en rapport avec la décentralisation et la Caisse nationale de péréquation.

L’opposition ne cache plus son scepticisme. Le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, par le truchement de sa secrétaire générale, la député nationale Eve Bazaïba a martelé : « Nous craignons que ce type de loi qui amène à la révision de la loi électorale en vigueur amène un glissement pour aller au-delà des délais butoirs de mandat en 2016. C’est pourquoi l’Opposition ne participera pas à une quelconque plénière sur la révision de la loi électorale en vigueur car celle-ci actuellement ne pose aucun problème, sauf pour ceux qui ont un agenda caché. Probablement, le gouvernement est en train de mijoter quelque chose ».

De son côté, le président national de l’Union des nationalistes congolais (Unc) de Vital Kamerhe a fait savoir que logiquement, la session extraordinaire ne peut pas se pencher sur une matière qui n’a pas existé au moment de sa convocation avant d’appeler à la vigilance.

Pour le porte-parole de la Majorité présidentielle, Sébastien Luzanga Shamandevu, il s’agit d’un procès d’intention. En effet, a-t-il fait savoir, si le projet de révision de la loi électorale est bien déposé, il sera là pour améliorer le processus électoral. Et de préciser : « Tout cela, ce sont des procès d’intention que l’Opposition prête à la Majorité. Nous ne parlons que de la loi électorale. Nous ne parlons pas de révision de la Constitution, personne n’en parle. Il faut une loi électorale pour permettre à la Ceni de bien organiser des élections crédibles et des élections que tout le monde devra accepter ».

« Je ne connais pas la teneur de la proposition du projet de la nouvelle loi. Et le jour où ça sera connu, je vous dirai ce qui a changé, qu’est-ce qui peut changer et qu’est-ce qui ne peut pas changer » a-t-il conclu.

En attendant au Sénat, dix-neuf matières auxquelles s’ajoutent le contrôle parlementaire et la validation des mandats ont constitué l’essentiel de l’ordre du jour de cette session extraordinaire.

Dans son discours, M. Kengo wa Dondo a relevé les termes de ces matières inscrites à l’ordre du jour, à savoir : le projet de loi électorale et les différentes lois sur la décentralisation. La proposition de loi portant modification de la loi électorale déposée à l’Assemblée nationale par le député Délly Sessanga a été retirée.

A l’exception du projet de loi sur la Caisse nationale de péréquation, les autres lois sur la décentralisation ont déjà été adoptées par le Sénat. Le président Kengo a exhorté les sénateurs à doter le pays des lois dont il a besoin pour le moment. La session extraordinaire overte le 27 janvier 2014, va se clôturer le 26 janvier 2015.
LP