La vie des patients de la ville de Kinshasa est en danger. Plusieurs pharmacies disséminées dans la capitale commercialisent des médicaments-poisons auprès de leurs clients.
Des produits périmés sont vendus par des personnes non qualifiées. “Sans aucune formation sur la commercialisation des produits pharmaceutiques, ils s’adonnent à la vente libre et conseillent même à leurs clients la posologie des médicaments“, regrette un universitaire à RD-CONGONEWS.
Certains bâtiments ne sont pas adaptés pour abriter des pharmacies. Question de faire le tour de quelques quartiers de la capitale pour s’en rendre compte. A Mbanza Lemba, des pharmacies sont installées dans les locaux non adaptés. Certaines pharmacies ont des étalages en bois dégageant des poussières et des toitures sans plafonds.
“ Les tôles sans plafonds chauffent à la levée du soleil en dégageant une forte chaleur laquelle fait avarier des médicaments“, constate un chimiste.
Conséquence. Des médicaments mal conservés et périmés sont vendus à l’insu des services compétents de l’Etat. Les consommateurs en sont les premières victimes.
Des pharmaciens de formation brandissent des normes de conservation pendant le commerce des médicaments dans des pharmacies.
Selon les normes de bonne conservation des médicaments, la pharmacie doit fonctionner avec 28°c. “Vu que c’est la température ambiante universellement connue. Certains produits exigent une conservation fraiche telle que les insulines, les vaccins, les suppositoires, les antitétaniques, etc. “, explique un pharmacien. Et de poursuivre : “d’autres produits doivent être dans l’armoire pour éviter la poussière et l’air pollué. Tels que les anesthésiques“. La bonne conservation, ajoute-t-il, exige aussi que la pharmacie ne doit pas atteindre 30°c ou plus parce que cette hausse de température entraine la dégradation de certains produits.
“Etant donné que les médicaments ne sont pas des produits de commercialisation comme du pain et autres. Mais des produits physico-chimiques traités et testés dans des laboratoires pour apporter la guérison aux malades peuvent être dangereux, pouvant causer la mort de ses consommateurs“, argumente-t-il. “Si la conservation est négligée, divers agents peuvent altérer le médicament dont la chaleur, le gel, la lumière, l’humidité, l’air, les radiations, etc.
Le non respect des conditions de conservation sur une longue période remet en cause la date de péremption et par conséquent l’efficacité du produit“, révèle le pharmacien.Il fait savoir que le produit doit être détruit. “Cependant sur une courte période, il est parfois possible de l’utiliser après renseignements auprès du laboratoire et selon les normes de conservation. Il est souhaitable de s’équiper d’un système de climatisation adapté en tenant compte de quelques normes citées.
Il est recommandé que seul le pharmacien soit autorisé à exercer les fonctions de vente des produits pharmaceutiques. Ce dernier peut être secondé par un assistant pharmacien. Surtout du fait que l’assistant pharmacien est celui qui a fait juste le graduat en pharmacie et toutes ces normes ne sont pas prises en compte dans des pharmacies de la ville de Kinshasa“, a-t-il conclu. Des structures chargées de contrôle de la viabilité des pharmacies doivent faire régulièrement la ronde en vue de déceler toutes les imperfections constatées.
esthervuanda
jeanette moluka
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