Avec le découpage territorial, les nouveaux gouverneurs de province auront du mal à instaurer une paix durable dans leurs provinces. C’est le cas de celle du Lualaba où des miliciens règnent encore en maîtres.
Au Lualaba, des miliciens ont incendié une dizaine de maisons et pillé des biens de la population dans la cité de Sandoa dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 mai 2015. L’administrateur du territoire de Sandoa, Delphin Diombe, attribue ces actes de violence à ses détracteurs politiques.
Il affirme avoir pris une série de mesures, notamment, des patrouilles nocturnes et l’interdiction des réunions vespérales pour dissuader de tels actes qu’il qualifie de criminels, lia déclaré à ce sujet : «Une patrouille est organisée de 22 heures jusqu’au petit matin. Il est interdit des réunions de mutualités et des partis politiques au-delà de 18 heures. Tout regroupement de plus de cinq personnes au-delà de 1 8 heures est également interdit. D’autres stratégies ne seront pas dévoilées bien avant ».
Ces assaillants ont fait incursion dans la cité de Sandoa et ont commencé à lancer des projectiles sur les toitures des maisons. Des témoins affirment que ces bandits menaçaient de mort tout celui qui tentait de voler au secours des personnes attaquées.. Cela, avant de mettre le feu aux installations sanitaires dans trois parcelles différentes, de piller un hôtel et un dépôt.
La police locale rapporte également que le 5 août des inconnus avaient également incendié une maison, réduisant en cendres plusieurs biens.
L’insécurité devenue récurrente dans la cité de Sandoa plonge la population dans la peur.
li sied de noter que toujours dans cette contrée, les miliciens l3akata-Katanga ont incendié, du 17 au 21janvier2014, environ 600 maisons dans une vingtaine de localités du territoire de Pweto. Selon des sources militaires de la région, des structures médicales et scolaires figuraient au nombre des bâtisses détruites par ces miliciens.
MAÎTRES SUR LE TERRAIN
Pour se mettre à l’abri, les habitants des localités attaquées ont trouvé refuge en brousse. Les auteurs de ces incendies obéissaient aux ordres des chefs miliciens Mandrakwa et Malusoke, très actifs à l’époque dans cette zone.
Le responsable adjoint de la province éducationnelle du territoire de Pweto s’était inquiété pour la poursuite des activités scolaires.
Cela, du fait que les écoles incendiées étaient les seules qui accueillaient les enfants dans cette partie de la province. Il a fait remarquer que les miliciens avaient tout brûlé sur leur passage y compris des manuels scolaires.
Le dimanche 19 janvier 2014, les miliciens indépendantistes Bakata-Katanga avaient kidnappé deux personnes au terme d’une incursion au groupement de Kasama, à 60 km au Nord-ouest du territoire de Pweto. Des sources de la région avaient accusé ces assaillants d’avoir blessé un militaire et emporté des armes ainsi que des munitions à l’Etat-major militaire de Kasama. Ces miliciens avaient également emporté des chèvres, moutons et poules, après que des militaires, en nombre réduit, s’étaient retirés du groupement de Kasama. En novembre 2013, ces miliciens étaient accusés d’abattre des arbres et de tuer des animaux dans le parc national de Kundelungu.
Il faudrait aussi rappeler que des miliciens Bakata-Katanga ont été accusés de pillage dans les localités de Diambala et Kakokonya, en territoire de Kipushi. Ces assaillants avaient emporté, dans la nuit du jeudi 16 janvier 2014, des chèvres, des produits agricoles et d’autres biens de la population de ces localités. L’incursion de ces miliciens avait semé la panique dans le chef des habitants dont la plupart s’étaient réfugiés à Sambwa, Kikanda et Lubumbashi.
Par Donatien NGANDU MUPOMPA