Des voix s’élèvent pour fustiger d’éventuelles discriminations dans la loi électorale

Mardi 16 décembre 2014 - 08:52

A l’Assemblée nationale, on s’attend à examiner la proposition de loi initiée jadis par le député national Delly Sessanga Hipungu, indique une dépêche de l’Agence congolaise de presse (ACP). Inscrite sur le programme de la prochaine session extraordinaire, prévue en janvier 2015, que l’auteur vient de retirer il y a une semaine, cette proposition de loi tâche de rendre le processus électoral plus transparent. Curieusement, des voix s’élèvent déjà pour fustiger des discriminations que certains acteurs politiques voudraient distiller dans la loi électorale, en se servant de l’initiative du député congolais.

Déposée au bureau de la Chambre basse du Parlement congolais au mois de juillet 2012, la proposition de loi de Delly Sessanga revient à la surface trente mois. Plusieurs fois renvoyé sine die, l’examen de cette proposition portant sur la loi électorale avait été prévu sur le calendrier des travaux de la session ordinaire de mars 2014, mais la question n’a pas pu être débattue en plénière suite à l’abondance des matières, a fait remarquer la dépêche de l’ACP.
Aujourd’hui, à l’approche des élections, le Législateur juge judicieux de soumettre la proposition du député national Sessanga au débat en plénière. Mais selon certaines indiscrétions, des démarches sont présentement concoctées pour rendre la loi électorale discriminatoire. Ce qui soulève déjà un tollé de protestations.

"CONGOLAIS DE PERE ET DE MERE"
Aux dires de certaines sources parlementaires, quelques ténors du régime s’attèlent à apporter plusieurs modifications à la "proposition de loi Sessanga". Ces modifications concernent particulièrement les prétendants à l’élection présidentielle qui devraient être nécessairement "Congolais de père et de mère". Une manière, selon le journal en ligne ‘Congo indépendant.com’, ’’de disqualifier tous les "mulâtres" que sont les Adam Bombole, José Endundo Bononge, Léon Kengo wa Dondo, Moïse Katumbi Chapwe, Olivier Kamitatu Etsu…’’

HALTE A UNE DERIVE DANGEREUSE}

Et ce n’est pas tout. Le candidat au fauteuil présidentiel devrait, par ailleurs, être titulaire d’un diplôme universitaire. Un autre alibi pour écarter d’autres rivaux potentiels, ces self-made men qui, comme l’ex-Premier ministre français Pierre Bérégovoy, ont brillé par leur gestion rigoureuse de la chose publique, bien que n’ayant pas fait de hautes études, scandent des analystes hostiles à ces suggestions.
En ce moment où des efforts sont menés pour concourir à la cohésion nationale, ces manœuvres sont censées encourager des pratiques discriminatoires et risqueraient bien de discréditer la République démocratique du Congo sur l’échiquier international. Ce discours est même jugé contraire à l’esprit de la Constitution et de la Déclaration universelle des droits de l’homme, portant en lui des germes de conflit. FDA