Détérioration rapide de la situation politique en République du Congo : Tension à Brazzaville, inquiétudes à Kinshasa !

Mardi 5 avril 2016 - 13:42

Les Kinois craignent une nouvelle vague de réfugiés dans leur ville…

Hier lundi 4 avril à 3 heures 10′ du matin (heure de Kinshasa), la population habitant les bas-fonds sud-ouest de la capitale congolaise a été réveillée en sursaut par des crépitements d’armes lourdes et légères, qui se faisaient entendre des quartiers de Brazzaville supposés être habités par des décideurs haut placés de la République voisine du Congo! Bien que des détonations d’armes de guerre de toutes sortes s’étaient amplifiées par la suite attestant l’intensification de combats entre les parties en présence, aucune source d’information, nationale ou internationale n’est venue édifier le monde au sujet de ce qui se passait exactement ce matin là dans la capitale de ce pays.

L’absence d’informations de première main sur la situation a vite donné libre cours hier à des spéculations des plus fantaisistes, allant d’un soulèvement de populations du sud de Brazzaville qui auraient tenté de faire jonction avec celles du Nord afin de prendre en étau des dirigeants du pays ciblés d’office, à la résurgence inattendue de rebelles  » Ninja  » qui avaient secoué le pays entre les années 1993 et 2000 sous le commandement politique de Bernard Kolelas (opposé au président Denis Sassou Nguesso) et sous l’éclairage moral du Pasteur Ntoumi (lui aussi opposé au chef de l’Etat en place) !

Les sources officielles du Congo Brazzaville ont timidement essayé de donner leur version de l’événement (que le gouvernement considère, du reste, comme un fait divers) en indiquant notamment que ce qui s’est passé hier dans la capitale de ce pays a été le fait d’un groupe d’anciens miliciens  » Ninja  » qui s’est permis d’attaquer un poste de police.

Une équation à plusieurs inconnues!

Les mêmes sources d’informations officielles (informations confirmées par ailleurs par l’Agence France Presse AFP) affirment que des combats ont opposé hier lundi les forces de l’ordre congolaises à des assaillants non identifiés dans des quartiers sud de Brazzaville acquis à l’opposition ayant contesté la réélection annoncée du chef de l’Etat Denis Sassou Nguesso dès le premier tour de la présidentielle du 20 mars derniers.

Il est tout de même curieux que le gouvernement de la République du Congo qui considère l’échauffourée d’hier lundi comme un simple fait divers n’ose pas contredire les graves informations selon lesquelles il se serait rendu coupable de l’assassinat de plusieurs cadres et militants de l’opposition dont les corps auraient été enlevés et enterrés à l’insu de familles éplorées.

Des sources crédibles proches de l’opposition à Brazzaville indiquent qu’un véritable massacre a eu lieu hier lundi dans cette capitale en occasionnant un déplacement massif de populations du sud et du Nord du pays.

Rappelons que rejetant les résultats de l’élection du président Sassou dès le premier tour qu’ils considèrent comme une  » forfaiture  » les cinq candidats de l’opposition avaient appelé la population à la contester par des voies légales et pacifiques.

Les autorités quant à elles avaient décelé dans cet appel de l’opposition une exhortation à la rébellion contre le pouvoir établi. Résultat : une répression aveugle aux conséquences politiques imprévisibles pour l’avenir de ce pays voisin de la RDC dont les problèmes se posent presque dans les mêmes termes !

Contrairement aux apparences, la situation en République du Congo est loin d’être rose :  » On vit dans un pays où, que l’on vote ou non, la paix est toujours menacée, s’est écriée une brazzavilloise interrogée par la presse. S’agissant de la RDC, l’homme de la rue dans ce pays remarque que la paix demeure une équation à plusieurs inconnues !

Par Bamporiki Chamira