C’est dans une ambiance festive que le Mouvement Social pour le Renouveau (MSR) a clôturé, le samedi 7 novembre 2015, au Centre catholique Nganda, à Kintambo, son 2èmeCongrès. Pendant trois jours, au moins 500 délégués venus de 26 provinces (Fédérations selon la terminologie de ce parti politique) ont, après avoir scruté les grandes questions d’actualité politique, adopté une série de résolutions. Les congressistes ont, entre autres, réaffirmé leur refus de participer au dialogue, parce qu’il n’est plus opportun. Ils se sont engagés à poursuivre la lutte pour le respect de la Constitution ; à opposer un refus catégorique à tout glissement et au troisième mandat du Chef de l’Etat actuel ; à sensibiliser le peuple congolais sur les vertus républicaines ; à dénoncer l’intrusion de la majorité présidentielle dans le fonctionnement de la Commission Electorale Nationale Indépendante et à exiger de celle-ci, la publication du calendrier réaménagé dans le respect des délais constitutionnels… Par ailleurs, les congressistes ont jeté un regard critique sur le fonctionnement du Parti. Le clou de l’événement, c’est le soutien indéfectible qu’ils ont adressé à leur Président National, Pierre Lumbi Okongo, appelé affectueusement « Béton ». Emu, ce dernier a remercié les congressistes et les a invités à rester inébranlables, fermes dans leur engagement envers le parti et envers le peuple congolais, à ne point céder à toute manœuvre de corruption ou d’intimidation. Quant à ceux qui ont suivi une autre voie, Pierre Lumbi a appelé tous les membres de son parti, restés fidèles, à cultiver l’amour et à considérer qu’un fils égaré peut toujours revenir au bon sentiment. L’occasion faisant le larron, la clôture de ces assises a donné lieu à la célébration du 10ème anniversaire du MSR. Un gâteau a été, passagèrement, servi aux cadres et membres présents.
Son mot était vivement attendu à la clôture des travaux du 2ème Congrès. Pierre Lumbi Okongo, Président national du Mouvement Social pour le Renouveau (MSR) s’est prêté à l’exercice, après avoir pris connaissance des résolutions adoptées par les congressistes. D’abord, il les a remerciés pour la qualité du travail abattu, en ce qu’il va constituer l’épine dorsale pour la suite de la marche du MSR, dans les jours à venir. Ensuite, il leur a demandé de rester fermes et inébranlables, en dépit de sollicitations multiples, si pas des menaces morales, voire physiques, dont ils sont l’objet au quotidien. Pierre Lumbi a exhorté les uns et les autres à défendre la cause du peuple congolais, en ce qu’il s’agit du respect de la Constitution et des lois de la République. Enfin, le Président national du MSR a invité les siens à ne point tomber dans les pièges des adversaires, qui ne s’offusquent pas à lancer des injures et à organiser un tapage médiatique contre les membres du G7 et contre l’Opposition politique. Là-dessus, Pierre Lumbi a appelé à la tolérance pour un débat républicain. Il estime que c’est du choc des idées que jaillit la lumière. Quant à ceux qui n’ont pas résisté à la tentation, il leur a demandé de retourner au bon sentiment, car la voie qu’ils ont empruntée n’est nullement salutaire.
Des résolutions adoptées
Ce travail a porté, pour l’essentiel, sur les grandes questions d’actualité politique notamment, les élections, la paralysie dans le fonctionnement de la Commission Electorale Nationale Indépendante, le dialogue national, la nomination des Commissaires spéciaux, la situation sociale des congolais et les voies de sortie de crise, pour le développement du pays. Pour ce faire, trois commissions ont été instituées. Il s’agit de la commission politique, juridique et de l’environnement. Des cogitations intervenues, les congressistes ont adopté en plénière, des résolutions coulées sous forme de déclaration politique.
Pour l’essentiel, concernant le processus électoral enclenché par la CENI, le MSR constate le blocage, et de plus en plus de confusion. Sans complaisance, ce parti fustige l’absence manifeste d’une volonté politique des parties prenantes, dont le Président de la République, le Parlement et le Gouvernement. De la CENI, les 500 délégués au Congrès ont déploré, avec amertume, l’intrusion de la Majorité présidentielle dans le fonctionnement de cette institution, la privant de fait, de son indépendance. Des élections, le MSR s’engage à aligner ses candidats à tous les scrutins. Quant à l’élection présidentielle, les congressistes ont invité le Bureau politique du Parti à faire tout ce qui est dans leur pouvoir, pour harmoniser avec les partenaires du G7, afin de dégager une candidature unique à l’élection présidentielle. Au sujet du dialogue, les membres au Congrès du MSR n’ont pas tergiversé sur la question. Ils ont opposé un non catégorique, estimant qu’il n’est plus opportun. Sinon, que celui-ci, ne servirait que de prétexte, pour favoriser le maintien au pouvoir de celui dont le mandat court vers sa fin. En clair, deux raisons sont avancées. D’une part, ils estiment que les matières proposées pour ce forum relèvent des prérogatives d’autres institutions constitutionnelles. Et, d’autre part, ces assises politiques craignant de cautionner un schéma de violation de la constitution et de la légitimité d’une transition destinée à un partage du pouvoir, au détriment de la démocratie. D’où vient que le MSR attire l’attention du peuple congolais qu’adhérer à un tel schéma, s’apparenterait à un acte de haute trahison. Enfin, face à la misère et à la pauvreté de la population congolaise, le Congrès invite les élus du peuple MSR et tous les autres élus, toutes tendances confondues, à mettre l’accent sur l’organisation des élections et le social de l’ensemble de la population. A propos de nouvelles provinces, outre le constat d’une installation chaotique, de l’interdiction de fonctionnement des Assemblées provinciales, le Congrès du MSR a condamné et dénoncé la nomination des Commissaires spéciaux en ce qu’elle a été faite en violation manifeste de la Constitution et des lois de la République, en l’occurrence, la loi portant la libre administration des provinces, la loi de programmation de l’installation de nouvelles provinces et la loi électorale. Concernant les droits humains, et des libertés fondamentales, le MSR dénonce les arrestations arbitraires, les menaces et le harcèlement des paisibles citoyens congolais et des acteurs politiques de l’opposition.
Fonctionnement du parti
Un regard critique a aussi porté sur le fonctionnement des structures du Parti, du sommet à la base. Quelques consignes précises ont été données. Ce faisant, il a été demandé aux responsables du parti à tous les niveaux d’être respectueux des lois du pays dans l’organisation des activités du parti.
Initialement prévus pour deux jours, soit du jeudi 5 au vendredi 6 novembre 2015, les travaux du 2ème Congrès du Mouvement Social pour le Renouveau (MSR) se sont poursuivis jusqu’à samedi, dans la matinée, pour se clôturer dans les après-midi, par un partage de gâteau, à l’occasion du 10ème anniversaire du Parti.
La Pros.
MOUVEMENT SOCIAL POUR LE RENOUVEAU
MSR
DECLARATION POLITIQUE DU IIième CONGRES
DU MOUVEMENT SOCIAL POUR LE RENOUVEAU
Nous, Membres du Mouvement Social Pour le Renouveau (MSR),
Réunis en Congrès extraordinaire au Centre Catholique NGANDA à Kinshasa, du 05 au 07 novembre 2015, sous le thème principal : ‘‘Le MSR face au destin de la Nation Congolaise’’ ;
Après analyse de la situation générale du pays, dégageons le constat que la République Démocratique du Congo traverse une situation sociale et politique difficile, à cause d’une volonté délibérée et déterminée de liquider les valeurs républicaines qui constituent le socle de notre nation ;
Conscients des attentes et aspirations profondes du peuple et de notre responsabilité de citoyens, le Congrès du Mouvement Social pour le Renouveau fait la déclaration politique suivante :
- Le Congrès prend acte de l’exclusion du MSR de la Majorité présidentielle et affirme en conséquence son appartenance à l’opposition politique.
- Le Congrès félicite les partis politiques membres du G7 pour leur courage et leur détermination à assumer leur exclusion de la majorité présidentielle et à poursuivre sans relâche le combat du respect de la Constitution et la tenue des élections dans le délai constitutionnel.
- Rappelant l’ambition légitime de tout parti politique de conforter son leadership dans l’objectif de conquérir le pouvoir ; le Congrès a décidé que le MSR présente ses candidats à tous les niveaux du scrutin à l’horizon 2016. A cet effet, le Congrès donne mandat au Bureau Politique du Parti de procéder, de concert avec les partenaires du G7, au choix et à la désignation d’un candidat unique à l’élection présidentielle.
- Le Mouvement Social pour le Renouveau constate avec consternation que le parcours électoral enclenché par la CENI avec la publication du calendrier électoral global est bloqué. En effet, chaque jour qui passe apporte plus de confusion que de clarté quant à la tenue des prochaines élections tant attendues par le Peuple congolais. Le Congrès du MSR fustige l’absence manifeste d’une volonté politique affirmée des parties prenantes en charge de la facilitation de l’activité de la CENI, en l’occurrence le Président de la République, le Parlement et le Gouvernement.
- Concernant la CENI, le Congrès constate et s’insurge contre les intrusions de la majorité présidentielle dans le fonctionnement de la CENI, hypothéquant ainsi l’indépendance et la neutralité de cette institution d’appui à la démocratie. Ces intrusions visent à prendre en otage cette institution d’appui à la démocratie et à gêner l’organisation régulière de l’ensemble des scrutins.
Le Congrès rappelle à la majorité présidentielle les dispositions de l’article 13 alinéa 1er, des articles 18 et 22 de la loi N°13/012 du 19 avril 2013 portant organisation et fonctionnement de la CENI qui consacre l’indépendance totale de la CENI.
Le Congrès exhorte la CENI à ne céder à aucune manœuvre de pression et à assumer son indépendance en publiant, toutes affaires cessantes, un calendrier électoral aménagé qui tienne compte du délai constitutionnel.
- Concernant les nouvelles provinces, le Congrès constate que l’installation de nouvelles provinces est chaotique. Les assemblées provinciales sont indûment interdites de fonctionner et en lieu et place de l’organisation des élections de gouverneurs de provinces, c’est plutôt la nomination des commissaires spéciaux et des commissaires spéciaux adjoints qui a été privilégiée. Le Congrès dénonce cette nomination faite en violation manifeste de la Constitution et des lois de la République en l’occurrence la loi portant la libre administration des provinces, la loi de programmation et la loi électorale.
- Pour ce qui est des droits humains et des libertés fondamentales, le MSR dénonce avec véhémence les menaces, les arrestations arbitraires et le harcèlement dont les paisibles congolais, en général, et les acteurs politiques, en particulier, sont régulièrement victimes de la part du pouvoir et de ses services spécialisés.
Le Congrès déplore la confiscation abusive des médias publics au profit exclusif de la majorité présidentielle. Il condamne le lynchage médiatique des leaders du G7, en particulier, et ceux de l’opposition, en général. Il s’insurge contre les tracasseries et pressions exercées sur les journalistes et maisons de presse.
Le Congrès dénonce, en outre, le non respect des dispositions pertinentes de la constitution relatives à l’organisation des manifestations publiques.
Seuls, les Partis politiques et les organisations de la société civile proches de la majorité présidentielle jouissent de cette faculté.
- Au sujet de la participation au dialogue, le Mouvement Social pour le Renouveau, estime que ce forum tel que proposé, à ce jour, par la majorité présidentielle est inopportun pour les raisons ci-après :
√ Les matières proposées pour ce forum relèvent de prérogatives d’autres institutions constitutionnelles ;
√ Ces assises présentent les contours d’un schéma de violation de la constitution et de légitimation d’une transition destinée à un partage du pouvoir au détriment de la démocratie. Le Congrès attire l’attention du peuple congolais qu’adhérer à un tel schéma s’apparente à un acte de haute trahison.
- Face à la misère et à la pauvreté de la population, le Congrès recommande aux élus du MSR, en particulier, et à tous les autres élus, en général, toutes tendances confondues, de ne ménager aucun effort pour que le budget 2016 actuellement sous examen à l’Assemblée Nationale mette un accent particulier sur l’organisation des élections et le social de l’ensemble de la population, et de manière spécifique qu’il soit porté une attention particulière aux fonctionnaires de l’Etat, aux agents des services spécialises, aux militaires ainsi qu’aux policiers.
Peuple congolais, lève-toi, cette affaire te concerne
Peuple congolais, lève-toi, cette affaire te concerne
Peuple congolais, lève-toi, cette affaire me concerne
Ainsi fait à Kinshasa, le 07 novembre 2015
Pour le Congrès
Malangu André
Président
Esuka Jean-Claude
Secrétaire Rapporteur