Dialogue et processus électoral en RDC : les Gouverneurs se rangent derrière Kabila !

Vendredi 17 juin 2016 - 06:49
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La 4ème Conférence des Gouverneurs des  provinces  organisée à Lubumbashi a pris fin hier, jeudi 16 juin 2016. Une Conférence qui a  permis au Président Kabila d’envoyer un message à ses détracteurs. Il vient, ainsi, de montrer à la face du monde que le Katanga ne lui échappe pas. Les différentes rencontres qu’il a eues avec des notables katangais sont à inscrire dans cette logique. Ce faisant, il remobilise ses soutiens et resserre les rangs aussi bien à l’interne qu’à l’externe. Les Gouverneurs sont rentrés dans leurs provinces respectives avec des consignes précises sur la marche du pays. Pour ce qui concerne l’organisation des élections, le Président de la CENI, Corneille Nangaa, a avoué, dans son rapport,  son incapacité à tenir les élections dans les délais constitutionnels. Une copie de l’arrêt de la Cour Constitutionnelle garantissant une fin tranquille de mandat aux animateurs actuels des Institutions du pays ne pouvait pas manquer dans la farde de matières soumises à l’analyse des  Gouverneurs des  provinces. La CENI n’étant pas prête à organiser les élections, à cause de  préalables inextinguibles, le Dialogue reste la seule voie proposée à l’Opposition.

C’est à prendre ou à laisser, la voie des élections étant complètement bouchée. Les Gouverneurs des  provinces  ont pris la résolution d’expliquer, chacun dans sa circonscription, la nécessité d’un Dialogue politique. Ont-ils obtenu les ressources financières dont ils ont besoin pour faire fonctionner leurs provinces ? Ont-ils réussi à arracher l’autorisation de nommer les membres de leurs cabinets ? Dans tous les cas, on ne devrait pas tarder à le savoir. Le soutien déclaré des Gouverneurs des  provinces  à Joseph Kabila arrive un jour après l’appel du Président de l’Assemblée nationale, qui, dans son discours de clôture de la session ordinaire de mars 2016, le mercredi 15 juin, a approuvé totalement la démarche de la CENI. La CENI, en effet, se garde de prendre l’initiative de rendre public un calendrier électoral depuis la suspension du calendrier du 12 février 2015 par la Cour Constitutionnelle. En lieu et place, Corneille Nangaa multiplie des effets d’annonce sur l’opération de révision totale du fichier électoral.  Tout ce que l’on sait, c’est qu’il envisage  débuter l’enrôlement des électeurs vers la fin du mois de juillet prochain. On sait également que le Président de la CENI sollicite 16 mois pour réviser le fichier électoral. Il se pose et se posera un problème de financement des élections. La mise en œuvre du calendrier électoral global du 12 février 2016 nécessitait 1,2 milliard de dollars. Or, le Budget 2016, revu à la baisse, se chiffre à quelque six milliards de dollars américains. Dans ces conditions, la tenue effective des élections devient hypothétique à bien des égards. La seule voie de sortie, pour la majorité, demeure le Dialogue.

La Pros.