L’ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo, nommé par la présidente de la Commission de l’UA Nkosazana Dlamini-Zuma a quitté Addis-Abeba après les derniers réglages avec Mme Zuma autour du Dialogue politique en République Démocratique du Congo.
Il est arrivé à Bruxelles pour y rencontrer le président national de l’UDPS. Il est porteur de la réponse de la présidente de la Commission de l’UA Nkosazana Dlamini-Zuma à la lettre lui adressée par Etienne Tshisekedi le 26 janvier dernier. Entre-temps dans la capitale éthiopienne, Kodjo avait promis de retourner à Bruxelles dès la fin du Sommet de l’UA et de prendre très au sérieux ce qu’il lui dira.
Lors de son premier passage à Kinshasa, le facilitateur de l’UA a reconnu avoir rencontré la plupart des acteurs : le Président de la République, la Commission électorale nationale indépendante, le président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku, le cardinal Monsengwo et tous les partis politiques à l’exception de ceux qui refusent catégoriquement le Dialogue dont le Mouvement de Libération du Congo de Jean-Pierre Bemba. Ses représentants m’ont dit : « nous ne voyons pas l’opportunité d’un autre Dialogue ». J’ai répondu « vous avez peut-être raison. Mais il y a suffisamment de problèmes comme cela, il faut que vous veniez quand même ». Mon constat, c’est qu’un dialogue est nécessaire, sous une forme ou une autre.
Pour rappel, dans la lettre adressée, à Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la commission de l’UA, Etienne Tshisekedi a précisé enfin sa position : il ne participera pas au Dialogue politique tel que convoqué par le président Joseph Kabila.
Après plusieurs atermoiements, le président de l’Udps a donc tranché. Pas question pour l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), son parti, de prendre part au dialogue national politique convoqué par le président Joseph Kabila, lequel est, pourtant, soutenu par l’Union africaine qui a dépêché, récemment, le Togolais Edem Kodjo pour jouer les facilitateurs à Kinshasa.
L’opposant historique congolais a envoyé, jeudi 28 janvier, une lettre à Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’UA, pour lui rappeler la position de l’UDPS : le principal parti de l’Opposition ne reconnaît pas au président Joseph Kabila, qui « fait partie du problème » selon lui, le pouvoir de convoquer des pourparlers politiques en RDC. On avait déjà entendu ce discours mais la récente prise de position d’Etienne Tshisekedi à l’occasion de la présentation des vœux de nouvel an aux Congolais avait été saluée par des observateurs car l’UDPS affirmait qu’elle était prête pour le Dialogue. Le porte-parole de la MP avait même applaudi à cette occasion.
Feuille de route
Dans son courrier, Etienne Tshisekedi réaffirme également qu’il reste attaché à sa « feuille de route pour la sortie de crise », publiée à la mi-février 2015. Pour lui, le Dialogue politique en RDC doit être « convoqué sous l’égide de la communauté internationale » et avoir un « facilitateur convenu par toutes les parties ».
Le leader de l’UDPS estime enfin que les pourparlers en RDC doivent tenir compte du respect des délais constitutionnels dans l’organisation des élections présidentielle et législatives, prévues fin novembre 2016.
Le revirement du Sphinx de Limete ferait croire que le Dialogue tant prôné par le « lider maximo » est bien différent de celui que veut organiser le président Kabila.
Par LP