Dialogue social de Beni : des recommandations à l’Exécutif provincial, à l’armée, à la population et au gouvernement national

Lundi 22 décembre 2014 - 09:20

La clôture du Dialogue social, axé durant trois jours sur les massacres des populations civiles en territoire de Beni, devrait intervenir samedi 20 décembre 2014 avec des recommandations à l’Exécutif provincial du Nord-Kivu (st de la RD Congo), à l’armée, à la population et au gouvernement national

Réunis à la suite des massacres des populations civiles dans le territoire de Beni, les notables Nande viennent de prouver qu’ils peuvent se dire des vérités en face mais dans le respect. Les mots ont été justes et placées à leurs endroits sans tabou.

« Ecouter et échanger »

Les travaux en commission ont été les révélations de ce que les uns pensent des autres, des plans pour sortir de la méfiance, et les possibilités de se tirer du drame des massacres.

L’honorable Grégoire Kiro du RCD-KML a regretté l’absence du Gouvernement national dans les assises de Beni. La réplique du ministre provincial de l’Intérieur intérimaire n’a pas tardé.

Anselme Kitakya a dit que le gouverneur Julien Paluku, qui participe dans la capitale congolaise à des réunions avec le nouveau gouvernement comme porte-parole des gouverneurs de la RDC, est dans une obligation d’Etat mais suit directement les travaux de Beni par ses deux envoyés, le ministre Kitakya lui-même et la ministre du Plan, Marie Shematsi.

« Nous sommes venus écouter, au nom du gouverneur de province, les causes de ces massacres afin que le gouvernement soit outillé d’avantage, dit-il en exergue. Je suis le courant de transmission… », a-t-il conclu.

Le RDC-KML « a abandonné depuis longtemps la lutte armée »

Nelson Paluku, suppléant de Mbusa Nyamwisi, conseille qu’« il n’y a pas de tribune pour parler des questions des partis politiques », même s’il a affirmé que son Chef « reste le seul président du RCD-KML ».

Et, comme membre du conseil politique de son mouvement, il a confirmé et rappelé que son « mouvement a abandonné depuis longtemps la lutte armée ». Il a aussi fait appel a une enquête pour retrouver les auteurs des massacres de Beni-territoire.

L’administrateur du territoire de Beni se dit heureux que ce dialogue des notables se passe quand la population en a besoin. Mais, Amisi Kalonda invite les notables Nande à « toujours se rendre sur les lieux du drame afin de vivre les réalités pour y apporter des solutions bien appropriées ».

L’honorable Mwami Augustin Kapupa, qui était déjà porte-parole des chefs coutumiers de la région de Beni depuis quelques années, précise que ses sujets attendent beaucoup de ces assises et que des solutions pour sortir de ce cercle de massacres soient réelles.

Le professeur Arsène Mwaka de la DCF-N a dit que « chaque citoyen Nande a le droit d’entrer dans l’opposition et la majorité ». De son côté, l’honorable Charles Kalwahe du PPRD recommande que cette « opposition ne soit pas une indocilité contre l’Etat ».

Une radio privée de Beni, « Radio Oasis », a fait diffuser un micro-baladeur dans lequel la population croit en ces travaux mais regrette que tout le monde n’y ait pas été associé…