DIALOGUE SOCIAL ET SECURITAIRE DE BENI : Mbusa Nyamwisi exige une enquête

Lundi 22 décembre 2014 - 09:14

Plus de 100 suspects étrangers et nationaux arrêtés pour des tueries sauvages des Adf.
Ça chauffe à Beni. Plus de 100 personnes mises aux arrêts dans l’affaire des tueries sauvages dans le chef des ADF dont le bilan macabre approche les 300 morts. Parmi les suspects, figurent des étrangers, Rwandais et Ougandais etc. Côté nationaux on note des miliciens Maï-Maï, des membres du M23 tout comme des partisans de certaines formations politiques comme le RCD/K-ML du leader Nande Antipas Mbusa Nyamwisi.

Mis en cause, le numéro 1 du RCD/K-ML a réagi pour réfuter ces accusations contre sa personne. Profitant de la tenue, la semaine dernière à Beni, d’un forum des notables du Nord-Kivu dénommé " Dialogue social et sécuritaire de Beni " destiné à réfléchir en profondeur pour donner des réponses satisfaisantes à la problématique des ADF.
N’ayant pas pu prendre part à ce Dialogue auquel il était convié, Mbusa a réagi sur Rfi samedi dernier. C’est faux et archifaux, lui n’a aucun lien avec ce qui se passe à Beni qu’il déplore plutôt énergiquement.
Pour lui, c’est du banditisme pur mais alimenté par certains officiers des Fardc bien connus qui sont en place. Ce qui fait que les bandits égorgeurs opèrent avec les moyens de l’Etat par des complicités que lui Mbusa ne cesse de condamner.
D’où il frappe du poing sur la table pour exiger encore une fois une enquête indépendante pour découvrir le pot-aux-roses. Il réclame aussi haut et fort la démission pure et simple de tous les officiers qui assurent différents commandements à Beni y compris celui de l’Opération " SUKOLA ", le général Muhindo Mundos.

LES OFFICIERS INCRIMINES OCCUPENT ENCORE UNE POSITION DE FORCE Car il estime qu’on ne peut pas mener en toute sérénité des enquêtes sur des personnes supposées complices des assaillants alors qu’elles occupent encore une position de force. Aucune enquête ne pourrait aboutir. Raison pour laquelle Nyamwisi propose de mettre d’abord à l’écart les officiers incriminés.
Ce n’est pas la première fois qu’Antipas Mbusa Nayamuisi sort du bois pour formuler ses exigences en dénonçant des complicités dans les rangs des Fardc. Mais cette fois-ci ses accusations croisent celles formulées par des membres du caucus des députés nationaux du Nord-Kivu qui ont dernièrement effectué une mission parlementaire à Beni.
C’est Djuma Balikuisha lors de la cérémonie de clôture du Dialogue social à Beni qui exige aussi une enquête et qui parle aussi des complicités dans le commandement des Fardc sur place. C’est exactement ce qu’avance Antipas Mbusa Nyamwisi.
Mais la meilleure approche de la question se trouve d’abord dans une enquête à diligenter sur place par des personnes crédibles. C’est ce qu’exigeait, outre l’enquête parlementaire, le rapport de la mission parlementaire. Il appert à ce jour qu’aucune enquête n’a été menée à Beni pour permettre de cerner la problématique des tueries à la hache et à la machette des ADF.

DIFFICILE DE DEMELER LE VRAI DU FAUX
Est-ce vraiment des ADF/NALU, eux qui depuis 20 ans qu’ils vivent dans la zone n’ont jamais fait preuve d’une aussi rare cruauté ? Difficile donc dans cet embrouillamini de démêler le vrai du faux. D’où l’utilité de cette enquête que d’aucuns comme Mbusa Nyamwisi exigent. Sans cela, on donnerait libre cours au règne de la suspicion.
Si les plus de 100 personnes arrêtées dans cette affaire ne sont pas la résultante d’une enquête sérieuse, il y a fort à parier que cela se termine en vaudeville comme le procès de Minova où la Cour s’est retrouvée avec des dossiers d’accusation sans la moindre preuve.
Conséquence : des acquittements en cascade. Même scénario dans l’affaire de l’assassinat du colonel Mamadou Ndala où le Ministère public a eu du mal a mettre à disposition de la Cour des faits inattaquables. Revenons à Beni avec les nombreuses personnes arrêtées.
Le doute intervient du coté des vrais Congolais comme le RCD/KML et les MaÏ-MaÏ. On rappelle que le Congolais, un pacifiste, n’a pas du tout la culture de la machette. Découper son frère à la hache et à la machette, non cela n’est pas congolais. Le Congolais peut se mouiller dans des complicités avec l’ennemi, oui. Mais pas tuer à la machette. Même les Maï-Maï, qui écument la région où ils sèment mort et désolation, n’ont jamais emprunté une telle voie inhumaine. KANDOLO M