E. Kodjo annonce un dialogue «en format réduit» et «de courte durée»

Lundi 18 juillet 2016 - 12:57
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Malheur à ceux qui s’attendent à avoir un forum qui battrait les records en longévité. Ils ne l’auront pas. Foi du facilitateur.

C’est depuis plus d’une année et demie qu’il est attendu certes, mais il est maintenant presque certain, ou acquis, que e dialogue politique va devoir se tenir finalement. Et d’ici fin juillet 2016. Dans tous les cas, le délai, s’il faut parler de délai, ou de ligne rouge, c’est bien celui-là avancé il y a quelques jours par le Groupe de soutien à la facilitation d’Edem Kodjo. Trois semaines plus tôt, dans son allocution faite à la faveur du cinquante sixième anniversaire de l’accession du pays à l’indépendance, le président de la République avait embouché la même trompette.

«PLUS AUCUN OBSTACLE»
A partir d’Addis-Abeba, siège de l‘Union africaine, le Groupe de soutien s’était d’ailleurs prononcé clairement pour la tenue de ce forum d’ « ici fin juillet au plus tard». Ouf de soulagement pour Edem Kodjo, le facilitateur du dialogue? Tapis rouge pour un dialogue qui, jusque-là, tarde à quitter la gare? De prime abord, ce serait plutôt aller trop vite en besogne que de vouloir dans l’un ou l’autre cas, pousser un ouf de soulagement ou dérouler déjà le tapis rouge.

Toutefois, à bien lire les derniers propos du Groupe de soutien et du facilitateur lui-même, plus rien ne s’oppose à la ténue effective du dialogue inclusif. On en voit déjà qui touchent du bois. C’est de bonne guerre d’autant plus que les ingrédients semblent presque tous réunis pour le démarrage effectif d’un forum qui devrait nécessairement être précédé d’un hors d’œuvre, en l’occurrence le comité préparatoire, malheureusement toujours dans les nues.

Est-ce à dire que la voie royale est toute tracée pour le dialogue et que les amarres vont, d’ici là, être enlevées. Et à la manœuvre, un Kodjo tout droit dans ses bottes. Optimiste certainement pour la suite d’un processus qu’il entend voir mené jusqu’à son terme.

«Il n‘y a plus d’obstacles sur la voie du dialogue», s’est laissé aller le facilitateur dans une interview à Radio okapi vendredi 15 juillet 2016, peu avant son départ pour Kigali, au Rwanda, où se tient un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine. En effet, c’est à partir d’un regard, cette fois-ci plus que rassurant, qu’il faudrait désormais entre-loir respecter le délai annoncé par le Groupe de soutien à la facilitation lors de sa première réunion à Addis-Abeba, non sans avoir planté le décor du dialogue. Celui-ci, a-t-il décliné, sera organisé «dans un format réduit» pou r une «courte durée». Tout ceci est bien beau, mais le facilitateur ne saurait oublier qu’une chosé est de déclarer, et une autre est de le faire. On attend de le voir à l’œuvre.

Tant mieux de l’avoir entendu insister sur la détente de l’environnement politique, propice au dialogue. Tant mieux par ailleurs d’avoir, toujours dans son chef, estimé que les conditions «les plus utiles» posées par l’opposition pour participer à ce forum ont, pour la plupart, trouvé des solutions. Pour E. Kodjo, l’essentiel est fait. Tous les préalables de l’opposition ont été rapportés aux autorités congolaises et attendent des solutions.

Alors que c’est le même facilitateur qui avait annoncé le 11avril, tambour battant à partir de son quartier général sis boulevard du. 30 juin, la mise sur pied du comité préparatoire «au plus tard une semaine», cette fois-ci encore le voilà qui revient avec le même refrain d’un comité préparatoire.

COMITÉ PRÉPARATOIRE?
De quel comité préparatoire s’agit-il ici? Le même à propos duquel l’ancien n° de l’Organisation panafricaine a annoncé le 15juillet2016 que «le dialogue va commencer par la mise en place du comité préparatoire». Quitte à lui de répondre à la question. Est-on sorti de l’auberge? On n’en sait rien. Mais toujours est-il que le dialogue annoncé par le chef de l’Etat depuis fin novembre 2015 est censé permettre la tenue d’élections «crédibles» et «apaisées» pendant que le deuxième et dernier mandat de l’actuel président doit s’achever en décembre prochain.

Par Marcel LUTETE