La représentante spéciale du secrétaire général des Nations-Unies en République démocratique du Congo, Leilla Zerrougui n'a pas mâché ses mots pour s'adresser à la population de Butembo, considéré aujourd'hui comme la ville où les résistances contre les équipes de riposte demeurent sanglantes et récurrentes.
C'est avec un ton ferme que la patronne de la MONUSCO, devant la presse locale, a condamné les attaques et les heurts multiples dont sont accusés d'une part les Maï-Maï et d'autre part la population civile à l'égard du personnel soignant.
Elle considère qu'un tel comportement inacceptable est le seul élément moteur à la base de la persistance de ce virus dans cette région du pays.
Seules, la collaboration et la solidarité, dit-elle, permettra aux habitants du Nord-Kivu, au gouvernement ainsi aux partenaires internationaux à y mettre fin.
"C'est vraiment inacceptable qu'on puisse s'attaquer à celui qui vient vous soigner. Je sais qu'il y'a eu beaucoup de rumeurs quand ebola a éclaté en Équateur. Il a duré trois mois parce qu'il y'a eu collaboration et solidarité de tout le monde. Là, il y a eu quelques centaines de cas. Ici, on est à 1600. Nous devons tous travailler pour éradiquer cette maladie. Si la situation dégénère, vous croyez que les gens vont accepter de venir mourir ici?. Si vous ne voulez pas être soignés, les autres ne viendront pas vous supplier d'être soignés. C'est nous qui devons faire que nos partenaires ne partent pas", a-t-elle martelé.
Leilla Zerrougui arrive en ville de Butembo après de multiples attaques contre les centres de traitement Ebola par des porteurs d'armes à feu toujours pas identifiés.
Pendant ces attaques, nombreux agents sanitaires ont perdu la vie, à l'instar du docteur Richard Mouzoko, médecin épidémiologiste camerounais assassiné aux cliniques universitaires de l'UCG.
Isaac Kisatiro depuis Butembo