Les résultats préliminaires d'une nouvelle étude coréalisée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses partenaires indiquent que des fragments du virus Ebola peuvent persister dans le sperme de certains survivants masculins pendant au moins neuf mois.
« Ces résultats interviennent à un moment crucial pour nous rappeler que si le nombre de cas d'Ebola continue de chuter, les survivants et leurs familles continuent à lutter contre les effets de la maladie », a déclaré dans un communiqué de presse le Représentant spécial de la Directrice générale de l'OMS pour la lutte contre Ebola, Bruce Aylward.
Il a précisé que les survivants auront donc besoin d'un soutien prolongé sur plusieurs mois pour s'assurer que leurs partenaires ne soient pas exposés au virus.
Réalisée conjointement par l'OMS, le Ministère de la santé publique de la Sierra Leone et l'agence gouvernementale américaine en matière de protection de la santé publique, les Centre pour la prévention et le contrôle des maladies, cette étude a été publiée mercredi dans le New England Journal of Medecine.
Elle a notamment été menée sur un échantillon de 83 hommes majeurs issus de Freetown, la capitale de la Sierra Leone. Ces derniers ont fourni un échantillon de leur sperme pour les besoins l'étude entre deux et 10 mois après avoir été diagnostiqués comme étant atteints de la maladie d'Ebola.
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Les résultats préliminaires de l'étude indiquent donc que le virus peut survivre dans le sperme bien plus longtemps que ne le supposait précédemment la communauté médicale, mais que le risque d'être infecté par des survivants est extrêmement faible.
L'OMS a toutefois recommandé l'abstinence sexuelle ou l'emploi de préservatifs pendant les trois mois suivant l'apparition des premiers symptômes.
L'agence de l'ONU recommande également aux survivants masculins de procéder à une analyse de leur sperme trois mois après l'apparition de la maladie. Ceux dont le résultat des tests est positif doivent procéder tous les mois à de nouveaux tests, préconise l'agence, jusqu'à ce que les résultats des analyse se révèlent négatifs deux fois d'affilée.
De manière générale, un nombre croissant d'observations et de tests cliniques semble indiquer que le virus d'Ebola peut persister dans différentes zones du corps pendant une période relativement longue, y compris dans les yeux, la prostate, le sperme, les fluides amniotiques, le placenta, le lait maternel et le système nerveux central.