EDEM KODJO TOUJOURS MAL VU

Vendredi 17 juin 2016 - 06:43
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Lors de sa rencontre annoncée avec le Comité des sages dans la capitale belge, le Facilitateur du Dialogue parviendra-t-il à convaincre les « conclavistes » ?

Les participants au conclave de Bruxelles-Genval, à l’exception de ceux qui sont membres du comité des sages, sont revenus à Kinshasa depuis hier. On peut trouver leur position à travers les propos tenus par Martin Fayulu de la " Dynamique pour l’unité de l’Opposition " devant la presse en attendant la séance de restitution qu’ils organisent demain samedi.

Au sujet d’Edem Kodjo, Martin Fayulu confirme qu’il fera le déplacement à Bruxelles pour échanger avec le comité des sages du conclave présidé par le chef charismatique de l’UDPS, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, initiateur du conclave. Il précise toutefois que la personne que l’Opposition attend, ce n’est pas le facilitateur de l’UA Edem Kodjo, mais bien la médiation internationale représentée par le panel des facilitateurs de l’ONU, l’UE, OIF, l’UA et les USA.
C’est en bref le groupe d’Envoyés spéciaux internationaux dans les Grands lacs qui avaient signé autrefois le communiqué conjoint sur le dialogue et la tenue des élections à la date constitutionnelle. C’est ce groupe que le conclave de Bruxelles accepte comme co-facilitateurs du dialogue qu’il devra convoquer avec un ordre du jour précis.
Selon Fayulu, l’Opposition, conformément aux Résolutions du conclave, n’est pas disposée à traiter avec Edem Kodjo qu’il récuse. Elle attend plutôt la constitution de ce groupe des co-facilitateurs pour engager les discussions. Celles-ci ne concerneront que le seul objet qui est la tenue de la présidentielle dans les délais constitutionnels fixés par l’article 73 de la loi des lois.

ON EST EN TRAIN DE CHEMINER VERS DEUX VISIONS DU DIALOGUE POLITIQUE
Il n’est pas question, poursuit-Martin Fayulu, d’évoquer une quelconque transition. Comme on le voit, on est en train de cheminer vers deux visions du dialogue politique. Celui, conforme à l’Accord-cadre qui tire sa légalité de l’Ordonnance présidentielle de novembre 2015 et celui du conclave de Bruxelles à convoquer par la médiation internationale à travers le groupe des co-facilitateurs ci-haut présenté.
Il s’agit de deux lectures diamétralement opposées. Ce qui laisse penser qu’aucun des deux dialogues n’aura lieu : ni celui d’Edem Kodjo ni celui de la médiation internationale. Dans ce cas de figure, il n’y aurait de compromis sur rien car les Congolais ne seront pas retrouvés autour d’une table pour palabrer.
On s’acheminerait alors irréversiblement vers la date de tous les dangers qui est celle de la fin de la mandature de du président Kabila qui tombe constitutionnellement au 19 décembre à minuit. On y arriverait sans que la CENI ait tenu la présidentielle conformément à l’article 73 de la Constitution du 16 Février 2006 qui stipule que le scrutin pour l’élection du nouveau Président de la République est convoqué par la CENI 90 jours avant la fin du mandat du Président de la République en fonction.

SUR LA FIN DE MANDATURE, LES POINTS DE VUE DE L’OPPOSITION ET DE LA MP SONT AUSSI AUX ANTIPODES
Ici aussi les points de vue de la MP et de l’Opposition sont aux antipodes. Pour la MP qui s’appuie sur l’Arrêt de la Cour constitutionnelle, en cas de no-tenue de la présidentielle, le Président en fonction, Joseph Kabila continue avec toutes ses prérogatives régaliennes jusqu’à l’élection du nouveau Président de la République.
La position de l’Opposition réunie en Belgique à ce sujet se trouve dans l’une des résolutions du conclave de Bruxelles. Pour ces opposants, le Président Joseph Kabila ayant épuisé ses deux mandats constitutionnels, est dans le cas d’empêchement définitif et ne peut plus prétendre à rien. Ce qui veut dire qu’au 20 décembre 2016, il cesse d’être Président de la République.
D’où, ils n’ont pas tort ceux qui prédisent le chaos au pays suite à cette confusion de cette fin de mandature de Joseph Kabila. KANDOLO M.