L’Opposition a décidé de rejeter Fayulu le dépôt des candidatures aux élections provinciales telle qu’annoncée par la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni) à partir du 15 avril 2015 courant. Au cours d’un point de presse animé hier, lundi 20 avril 2015 à la paroisse Notre Dame de Fatima, les leaders de l’Opposition : Jean-Lucien Bussa, Mwenze Kongolo, Claudel Lubaya, Ingele Ifoto, José Makila…ont par la bouche du président de l’Ecidé, Martin Fayulu, demandé à tous les partis et regroupements politiques de l’Opposition, aux organisations de la Société civile ainsi qu’aux candidats indépendants sur toute l’étendue du territoire national de s’abstenir de toute participation au processus électoral en cours mené par la CENI, en attendant l’issue de la rencontre qu’ils ont sollicitée avec cette institution d’appui à la démocratie.
Martin Fayulu a indiqué que dans le souci de contribuer efficacement à un processus électoral inclusif, crédible et apaisé, l’Opposition a saisi la CENI, dans sa lettre du vendredi 17 avril 2015, pour une rencontre de clarification.
Celle-ci, poursuit le coordonateur de « Sauvons la RDC », devrait permettre à l’Opposition d’obtenir des assurances sur certains préalables, notamment l’audit du fichier électoral, avant de s’engager dans le processus de dépôt des candidatures.
Fayulu a déploré le fait que la CENI a réservé une fin de non recevoir à leur contre-proposition de calendrier électoral, exigeant notamment l’enrôlement de nouveaux majeurs et le renvoi des élections locales, municipales et urbaines au-delà de novembre 2016, sans pour autant indiquer si les contraintes politiques et financières qu’elle a énumérées ont été vidées aux dates critiques mentionnées.
Concernant le découpage territorial, l’Opposition s’insurge contre l’improvisation, la précipitation et l’installation de nouvelles provinces in tempore suspecto alors que le risque de balkanisation du pays est réel et que les difficultés matérielles et financières de sa mise en œuvre démontrent que c’est une entreprise suicidaire.
Fayulu a relevé que contrairement aux propos du Vice- premier ministre en charge de l’Intérieur devant l’Assemblée nationale, l’initiative précipitée d’installer les nouvelles provinces en ce moment précis n’obéit pas à l’esprit et à la lettre de la Constitution, mais participe plutôt de la stratégie du chaos pour justifier le glissement du calendrier électoral.
Abordant le point relatif au charnier de Maluku, l’Opposition exige une enquête internationale avec exhumation des corps et prise d’ADN, et promet de mettre à la disposition de la justice et des enquêteurs internationaux la liste provisoire des disparus extraite des registres ouverts aux sièges de leurs différentes formations politiques.
A ce sujet, Fayulu a révélé que l’Opposition a introduit le vendredi 17 avril 2015 une motion de défiance contre le Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, Evariste Boshab, et demandé au bureau de l’Assemblée nationale de l’inscrire à l’ordre du jour de ses travaux, conformément au règlement intérieur.
L’opposition a par ailleurs exigé la libération des prisonniers politiques, y compris les activistes du groupe « Filimbi », compte tenu du fait que le rapport de la commission d’enquête y relatif est bloqué par le bureau de l’Assemblée nationale.
S’agissant du cas du président de SCODE, Jean- Claude Muyambo, dont l’état de santé s’est fortement détérioré, ses compagnons de lutte ont exigé son transfert immédiat dans une formation médicale en dehors du pays.
Ils ont également condamné les manoeuvres du pouvoir en place qui s’investit, d’après les précités, dans la déstabilisation des partis politiques de l’Opposition, à l’exemple du MLC (Mouvement de Libération du Congo), en entretenant des conflits à son sein, afin de les préjudicier lors de prochaines élections.
ERIC WEMBA