Evaluation de la radioactivité des produits miniers : Boshab contre les intérêts du pays

Lundi 21 mars 2016 - 13:12
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La délégation syndicale du Commissariat Général à l’énergie atomique et le Centre régional d’études nucléaires de Kinshasa (CGIA/CREN-K) ne décolèrent pas. Ils accusent le Vice-premier ministre chargé de l’Intérieur et Sécurité, Evariste Boshab, de s’impliquer, de par le directeur général ai de l’Office congolais de Contrôle (OCC), dans une démarche relevant exclusivement de la compétence du Ministère de la Recherche Scientifique et Technologique.

 

Pour eux, Boshab cautionne la démarche visant à réviser l’Arrêté interministériel sur l’évaluation de la radioactivité des produits miniers de l’extraction à l’exportation au profit des intérêts égoïstes. Cette affaire révèle au grand jour l’implication de l’ancien Secrétaire général du PPRD qui non seulement ne relève pas de ses compétences, mais représente un danger pour les intérêts du gouvernement et risque de ternir l’image du pays auprès des institutions internationales, notamment auprès de l’agence internationale de l’énergie atomique.

 

Depuis des mois, les membres du personnel du CGEA/CRENK s’alarment sur la conspiration qu’entretiendraient des groupes de personnes mal intentionnées, au profit de leurs intérêts égoïstes, dans le seul but de freiner le bon fonctionnement de cet organe technique du Gouvernement chargé de l’extraction et exportation des produits miniers contenant de la radioactivité.

Après plusieurs tâtonnements, ils ont finalement identifié La source du problème et l’un des barons de cette conspiration qui se trouve être, selon eux, le patron de l’Intérieur et de la Sécurité, Evariste Boshab.

Parmi les arguments qu’ils poussent, il y a, entre autres, la démarche entreprise par l’OCC, avec l’appui du VPM de l’Intérieur en vue de la révision d’un texte sur les procédures de traçabilité des produits miniers, de l’extraction à l’exportation 2ème édition. Exaspérés, les membres du personnel du CGEA ont adressé, le 18 mars 2016, une lettre de protestation au Premier ministre pour lui demander de dissuader son Vice-premier ministre à abandonner cette démarche qui ne favorise pas les intérêts de la République.

« Nous venons auprès de votre Excellence au nom de tous les membres du personnel du CGEA/CRENK dénoncer et protester contre la conspiration entretenue depuis longtemps contre le bon fonctionnement du CGEA/CRENK par un groupe de gens qui ne visent, pourtant, que leurs intérêts égoïstes et qui viennent, malheureusement, de bénéficier de l’appui de Son Excellence le Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur et Sécurité », ont-ils signalé à Matata Ponyo. Les syndicalistes ont, dans leur correspondance, pointé l’impartialité de Boshab en faveur de la démarche sulfureuse du Directrice général ai de l’OCC. « En effet, nous avons en mains la copie de la lettre de Son Excellence le Vice-premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et Sécurité adressée à Madame le Directeur général ai de l’OCC accusant réception de la lettre de cette dernière lui demandant son implication personnelle dans ce qu’ils ont qualifié de conflit latent opposant l’OCC au CGEA », ont-ils déploré.

 

Et de poursuivre : «Ce qui est inquiétant dans cette démarche, c’est le fait que le ministre de l’Intérieur et Sécurité qui, ne s’est contenté que du seul son de cloche venant de l’OCC et sans chercher à connaître celui du CGEA, entreprend déjà une démarche en vue de la révision d’un texte pourtant si important dans un domaine qui requiert une expertise sans critique à savoir le nucléaire car son Excellence a dit dans sa lettre avoir saisi leurs Excellences Messieurs les Ministres des Mines et des Finances aux fins de les amener à réviser l’Arrêté interministériel n°0149/ CAB.MIN/MINES/01/2014 et n°118/CAB/MIN/FINANCES/2014 portant manuel des procédures de traçabilité des produits miniers, de l’extraction à l’exportation 2ème édition »..

UNE DEMARCHE PERILLEUSE

 

Conformément aux engagements pris par la République démocratique du Congo en rapport avec le traité de non-prolifération des armes nucléaires, le protocole additionnel ainsi que les accords de garantie signés avec l’agence internationale de l’énergie atomique, le Gouvernement a confié l’évaluation de la radioactivité des produits miniers de l’extraction à l’exportation au CGEA/RENK. Et la deuxième édition du manuel des procédures de traçabilité des produits miniers de l’extraction à l’exportation fait suite à plusieurs réunions et recherches allant dans le sens de ces engagements.

L’Arrêté interministériel évoqué plus haut a l’avantage d’avoir levé l’équivoque sur la double émission de certificats de radioactivité qui discréditait le pays. Alors qu’il prétend soutenir le Chef de l’Etat, Evariste Boshab est aujourd’hui en première ligne en appui à l’OCC dans des démarches visant à réviser ledit Arrêté ministériel pour un autre Arrêté interministériel qui du point de vue des experts, est à l’encontre des intérêts du Gouvernement. Et pourtant, cet Arrêté a permis de mettre fin à la situation incongrue dans laquelle la RDC se trouvait auprès de la communauté internationale en matière de trafic illicite des matières nucléaires et ce, à cause de l’incompétence déconcertante de l’OCC en la matière.

« Ainsi, une révision de l’Arrêté interministériel en faveur de l’OCC ne fera que susciter d’autres suspicions sans juste cause du pays en matière de trafic illicite des matières nucléaires », estime le président de la délégation syndicale du CGEA/ CRENK, Jacques Nakamwambila Kiadiamuyika dans la lettre envoyée au Chef du Gouvernement par les membres du’ personnel de cet organe technique. En somme, ils sollicitent l’intervention du premier Ministre pour « parer à une démarche tendant à réviser l’arrêté interministériel portant manuel des procédures de traçabilité des produits miniers, de l’extraction à l’exportation 2ème édition et ce, dans le seul intérêt, non des individus mais plutôt, du Gouvernement et du pays tout entier ».

 

Par CN