Fdlr : controverse entre la Monusco et Kinshasa sur le nombre exact

Jeudi 6 août 2015 - 11:49

Dans son bilan publié mercredi 4 août devant la presse, l’armée congolaise a annoncé qu’il ne reste que trois cent quatre-vingt-dix rebelles rwandais des FDLR dans les provinces des Nord et Sud-Kivu, après l’opération de traque qu’elle a lancée contre ce groupe armé.

Au cours de la conférence de presse hebdomadaire des Nations Unies, le porte-parole de la Monusco, Félix Prospère Basse, a, tout en évitant la polémique avec Kinshasa, expliqué que son organisation dispose de chiffre supérieur que celui avancé par le gouvernement congolais.

La Monusco dispose la cartographie et les sites où se trouvent les combattants FDLR dont le nombre est estimé à plus de 1000 hommes contrairement aux statistiques fournies par Kinshasa, explique Félix Basse.

Les FDLR restent toujours une menace pour les populations des territoires de Rutshuru, Lubero et Walikale, leur zone de concentration actuelle, estime Omar Kavota, directeur exécutif du Cephado.

» Notre structure craint que sur la base d’un bilan comme celui présenté par le commandant de la 3ème zone de défense, le gouvernement commette l’erreur de mettre fin précipitamment aux opérations contre les FDLR et abandonne de manière inachevée une œuvre salvatrice « , a prévenu le directeur exécutif du Cephado, Omar Kavota.

Les opérations militaires des FARDC contre les FDLR ont été lancées le 29 janvier dernier. Elles visent notamment à désarmer ces rebelles rwandais présents en RDC depuis deux décennies.

Les Fdlrsont accusés de diverses exactions sur les populations civiles dans les territoires qu’ils ont occupés notamment au Nord et au Sud-Kivu.

La Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté des États de l’Afrique australe leur avaient donné un ultimatum pour un désarmement volontaire qui a pris fin le 2 janvier dernier. Faute d’obtempérer, l’armée a finalement opté pour une action militaire.

En visite en RDC,l’Envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la région des Grands Lacs, Saïd Djinnit, avait appelé à « la reprise rapide de la coopération entre les FARDC et la Monusco » dans les opérations militaires contre les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

Notons que la Monusco a suspendu début février dernier sa coopération dans la traque des FDLR à cause de la présence dans la chaîne de commandement de deux généraux congolais soupçonnés de graves violations des droits de l’homme.

Il s’agit entre autres de Bruno Mandevu et SikabweFall dont les troupes qu’ils commandaient dans le Haut Uélé contre les traques de la LRA sont accusés d’avoir commis de viol, meurtre sur les populations civiles.

Par Godé Kalonji Mukendi