FMI et Banque Mondiale. Washington : Henri Yav Mulang au front !

Jeudi 14 avril 2016 - 05:48

A la tête d’une Délégation costaud, le Ministre congolais  des Finances entreprend une mission de haute portée nationale  auprès des Institutions de Breton Woods, à Washington. Les assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale aidant, Henri Yav Mulang explique,  à cette occasion,  la situation de la RD. Congo. Aussi, face à un environnement économique international caractérisé par un fléchissement brusque et brutal  des cours des principales matières premières, la RDC devrait-elle  faire  exception à la règle ? S’interroge-t-il.  D’où, en faire le point avec les institutions financières  internationales et, le cas échéant, obtenir d’elles,   quelques interventions en termes d’appuis budgétaires,  en quoi la RDC se  soustrairait-elle    de l’obligation de poursuivre  ses réformes structurelles en vue de l’accomplissement de ses  ambitieux programmes visant l’émergence à l’horizon 2030.

Chocs exogènes

La Délégation de la RDC aux assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale est conduite à ces assises par le Ministre des Finances, M.  Henri YAV MULANG. La première réunion de haut niveau a mis autour d’une même table l’équipe-pays de la Banque Mondiale avec à sa tête,  le Directeur des opérations Amadou Moustapha NDIAYE et les experts de RDC. Une autre réunion les a placés face à  la Directrice Générale de la Banque Mondiale,  SRI MULYANI. Les deux parties ont discuté  sur le processus de la construction du grand Inga, avant d’effectuer un tour d’horizon sur  la situation économique récente de la RDC,  au regard de  chocs  exogènes   marqués dus à  la baisse impromptue  des prix des matières premières, plus  principalement,  du  cuivre et  pétrole brut.

Ralentissement

Sur le plan international, les perspectives de l'économie mondiale demeurent difficiles pour les pays africains et la République Démocratique du Congo notamment, suite au ralentissement de la croissance économique provoquer par la Chine  avec la baisse des prix des matières premières, particulièrement,   des produits miniers qui représentent une part importante des exportations de la République Démocratique du Congo.

Tractations internes

Sur le plan interne, un calme est observé sur toute l'étendue du territoire national, excepté dans quelques zones de l'Est du pays. Le Gouvernement poursuit les négociations avec les acteurs politiques en vue de l'organisation du dialogue national pour des élections apaisées. C’est ce qui explique la visite en Rdc du facilitateur de l’Union Africaine pour la RD.  Congo, M. Edem Kodjo.

Au sujet d’indicateurs macroéconomiques et suite essentiellement à la baisse des cours des matières premières, l'activité économique a connu, particulièrement,  un ralentissement, dans le secteur minier où environ 31 sociétés ont fermé.

Ainsi, le taux de croissance du PIB réel qui était de 9,5% en 2014 a chuté pour se situer, suivant les estimations préliminaires, autour de 7 % en 2015. Concrètement, il s'en est suivi quelques effets au niveau des finances publiques qui ont connu  une diminution sensible des recettes internes et une contraction des réserves budgétaires, réduisant ainsi  davantage la  capacité de la RD. Congo  à résister contre des nouveaux chocs exogènes.

Au  niveau du secteur extérieur, l'offre des devises s'est contractée, les réserves internationales ont connu une diminution pour se situer autour de 5 semaines d'importation des biens et des services contre 8 semaines en 2014 et 9 semaines en 2013;

Ce fléchissement de la situation des finances publiques  préoccupe   le Gouvernement qui tient, à tout prix,  à préserver la stabilité macroéconomique et l'élan de croissance devant conduire à l'émergence d'ici 2030.

C'est ainsi qu'il a été pris un train  de  mesures d'urgence visant l'ajustement budgétaire et la diversification économique. Ces mesures portent essentiellement  sur la mobilisation des recettes. Il a été décidé,  entre autres,  de  renforcer  le  dispositif de lutte contre la fraude fiscale et douanière, de  réduire le volume    d’exonérations, de  renforcer  des mesures d'encadrement de la Taxe sur la valeur ajoutée et la mobilisation de l'épargne intérieure et extérieure par l'émission des Bons et Obligations du Trésor.

Au niveau des dépenses, il a été décidé  notamment,  la réduction du train de vie des institutions publiques, le strict respect de la loi relative à la procédure de passation des marchés publics et la réallocation des ressources aux dépenses d’investissement.

D’autres mesures ont été prises  pour la relance économique, il s’agit de la poursuite des efforts visant l’amélioration du climat des affaires et la promotion des PME et PMI; du  développement des infrastructures  énergétiques et de transport; de la diversification de la production minière et la transformation progressive des minerais bruts; de la poursuite de la réforme des entreprises du Portefeuille ; de l’amélioration du financement de l’économie, notamment par la création des banques spécialisées; de l’accélération du processus de libéralisation du marché des assurances et la finalisation rapide de la loi sur les PPP; et de l’accélération de la mise en place des zones économiques spéciales et des parcs agro-industriels.

Pour faire face à ce choc structurel qui s’inscrit dans la durée, le Gouvernement sollicite des ajustements budgétaires auprès des institutions  financières internationales,  telles que la Banque Africaine de Développement et la Banque Mondiale,  dans la perspective de  soutenir les réformes importantes engagées pour la croissance inclusive et la réduction de la pauvreté.

LPM

 

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