Fosse commune de Maluku :Boshab interpellé à l’Assemblée Nationale

Mardi 7 avril 2015 - 10:02

Le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab, devrait se présenter un de ces quatre matins devant les députés nationaux pour donner d’amples explications sur l’enterrement, à Maluku, de plus de quatre cents corps présumés être ceux d’indigents. L’indignation face à ce qui parait de plus en plus comme un manque de respect à l’endroit des morts, ne fait que s’amplifier, à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières nationales.

Plusieurs langues se délient déjà pour dénoncer l’existence d’une fosse commune dans la municipalité de Maluku, dans la banlieue Est de la ville de Kinshasa. Après le député national Martin Fayulu, qui avait fait état, dans une motion d’information présentée lors de la plénière du jeudi 2 avril 2015, de la découverte d’une fosse commune à Maluku par la population, un autre député, José Makila, est revenu hier à la charge.

Dans son intervention de lundi 6 avril 2015, il a interpellé le président de l’Assemblée nationale sur la gravité de la situation, après les dernières déclarations du Vice- premier ministre et ministre en charge de l’Intérieur, Evariste Boshab.

On rappelle que le patron de l’intérieur, dans un entretien avec des délégués du Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, de Human Rights Watch et d’autres organisations non gouvernementales de défense des droits de l’homme, a parlé des personnes indigentes et non des victimes des événements du 19 au 21 janvier 2015.

Pour José Makila, la réponse de ce membre du gouvernement sur cette affaire de plus de 400 corps abandonnés, dont 320 nouveau-nés, dans un cimetière dénommé « Fula-fula », laisse beaucoup de zones d’ombre, lesquelles méritent une clarification par une Commission d’enquête parlementaire.

L’élu de Mbandaka a trouvé scandaleuse la présence de plus 320 bébés ou fœtus mort-nés parmi ces indigents. Ces mort-nés n’avaient-ils pas de parents ? S’est- il interrogé, avant de mettre en garde le speaker de l’Assemblée Nationale contre le fait qu’il pourrait endosser la lourde responsabilité de cette affaire s’il continuait à minimiser ce dossier qui se trouve déjà sur la table du Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme et Human Rights Watch, sans compter d’autres organisations locales et internationales non gouvernementales de défense des droits de l’homme.

Dans sa réponse, Aubin Minaku a fait savoir aux députés que la mise sur pied d’une commission d’enquête était devenue inopportune, d’autant plus que le Procureur Général de la République s’est déjà saisi du dossier. Le président de la Chambre Basse du Parlement a annoncé, après l’approbation de la plénière, l’interpellation du Vice-premier ministre et ministre en charge de l’intérieur, Evariste Boshab, pour venir éclairer la religion de la représentation nationale sur cette affaire. Dans les tout prochains jours, l’attention de la Nation tout entière et du monde extérieur va se focaliser sur le rapport du patron de l’Intérieur, appelé à répondre à une série de questions restées jusque-là sans réponses à propos de plus de quatre cents compatriotes enterrés à Maluku sans funérailles, à l’insu des millions de leurs compatriotes. L’opinion tant nationale qu’internationale aimerait savoir comment en est-on arrivé à garder à la morgue de l’Hôpital général de Kinshasa, pendant une durée indéterminée et dans des conditions inconnues de la majorité de nos concitoyens, plus de quatre cents morts présumés indigents et sans familles. Ce qui intrigue le plus le commun des mortels, c’est leur inhumation dans une opération organisée en catimini par l’Hôtel de Ville de Kinshasa, loin des regards indiscrets. La puanteur dégagée par les cadavres dans la périphérie de Maluku peut pousser à penser qu’il manquait un minimum de précautions d’hygiène. De là à croire que leur inhumation ne s’était pas déroulée selon nos us et coutumes, il n’y a qu’un pas que certains n’hésitent pas à franchir.

Concession querellée entre Chinois et Congolais à Barumbu

Aussitôt après l’intervention de José Makila, Serge Mayamba est monté à la tribune de l’hémicycle de Lingwala pour dénoncer l’arrestation de 10 Congolais dans la commune de Barumbu, en date de 4 avril 2015. Ces derniers étaient commis à la garde d’une concession querellé entre des particuliers congolais et l’entreprise chinoise « China jiangsu Développement Construction Company », sur l’avenue Militaire, à Barumbu.
A l’en croire, ces personnes ont été libérées le même jour grâce à l’intervention du Général Delphin Kayimbi des services de renseignements.
Serge Mayamba a dénoncé l’immixtion des politiques dans l’affaire pour soutenir les Chinois qui ont perdu le procès sur cette concession devant le TGI/Gombe.
Cet élu de Kinshasa a déploré le fait que les services de l’Etat ont été induits en erreur pendant que l’affaire se trouve en appel devant la Cour d’appel.
Le président de l’Assemblée nationale a estimé qu’en vertu du principe de séparation des pouvoirs, son institution ne peut se saisir d’un dossier qui se trouve déjà entre les mains de la justice, que l’on doit laisser faire son travail.
Le parlement, a-t-il ajouté, ne peut se transformer à une tribune pour juger toutes les affaires qui se déroulent à la cité, alors que la justice fonctionne dans le pays.
Minaku a réservé la même réponse à Zacharie Bababaswe, qui avait soulevé l’affaire Stavros contre la RVA.
ERIC WEMBA

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