L’activité du Parc national de fa Salonga (PNS) sera relancée à très brève échéance. Une équipe de haut rang y effectue à partir de ce jeudi 19 mai une visite de travail en vue de relancer les activités de cette aire protégée qui a souffert des années de léthargie à la suite d’une gestion peu favorable.
Ce regain d’activité du parc est le résultat de la signature de l’accord de co-gestion passé en août 2015 entre l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et le World Wide Fund For Nature (WWF). Lequel accord a amené plusieurs bailleurs de fonds à prendre un engagement de financer les activités du Parc national de la Salonga. A terme, le budget annuel du parc sera augmenté à environ 7 millions de dollars américains à partir de 2017.
Ces financements proviendront principalement de l’Union européenne (UE), de la coopération allemande (KfW) et de l’Agence américaine pour le développement international (USAID). Ils contribueront à la meilleure gestion du parc, au recrutement et à la formation du personnel, à l’amélioration des infrastructures et la logistique, tout en assurant également des alternatives aux moyens de subsistance des populations à l’intérieur du parc et dans ses alentours. La nouvelle a été donnée en marge de la visite qu’une délégation va y effectuer du 19 au 21 mai 2016. La mission de haut niveau sera constituée de représentants du ministère de l’Environnement, Conservation de la nature et Développement durable ceux de l’ICCN; du WWF et des ambassades de principaux bailleurs de fonds du parc.
A cette occasion, il sera procédé à Monkoto (province de la Tshuapa), siège administratif du Parc national de la Salonga, au démarrage officiel de cette nouvelle phase de l’histoire de cette aire protégée qui, devons-nous le rappeler ici, a été créé en 1970 et couvre une superficie de 33 350 km2. Il est ainsi le parc national forestier le plus grand d’Afrique et le deuxième parc de forêt tropicale dans le monde.
VALEUR DE LA BIODIVERSITÉ
C’est depuis 2005 que le Fonds mondial pour la nature (WWF), en collaboration avec l’ICCN, et ses partenaires, appuie le Parc national de la Salonga et sa périphérie. Nonobstant ces efforts, les deux institutions ont reconnu que, les valeurs du parc étaient toujours menacées et qu’un programme plus ambitieux était donc nécessaire. Ce qui avait poussé le WWF et l’ICCN à s’engager à mettre sur pied une gestion formalisée par la signature d’un accord, de co-gestion, dont l’objectif est de préserver la biodiversité et les services écologiques fournis par le Parc national de la Salonga, à travers l’amélioration de sa gestion et l’établissement d’un partenariat public-privé.
La diversité des espèces est considérable au Parc national de Salonga. On y retrouve 51 espèces de mammifères, 129 espèces de poissons et 223 espèces d’oiseaux. Plusieurs de ces espèces sont en danger, particulièrement l’éléphant de forêt et le bonobo. D’autres espèces de mammifères sont le léopard, plusieurs espèces d’antilopes, comprenant le bongo et 5 espèces de céphalophes, le pangolin géant et l’hippopotame. Le parc abrite aussi l’une des communautés de primates des plus diverses en Afrique. Les oiseaux ne sont pas encore bien connus mais le paon congolais endémique peut être une attraction pour les touristes.
A cause de sa grande diversité et de ses forêts relativement intactes, le parc présente un fonctionnement non altéré de ses écosystèmes forestiers et de son régime hydrique. Les services environnementaux fournis par ce parc, surtout en termes de stockage de carbone, de régulation du climat, les eaux douces et de production de protéines sont considérables.
Par ST Augustin K.