Grève des magistrats : les esprits se calment

Lundi 10 novembre 2014 - 11:06

Venue de nulle part et déclenchée le lundi 03 novembre par quelques magistrats, pour la plupart recrutés il y a trois ou quatre ans, la grève des « toges noires » dans quelques juridictions de Kinshasa et des provinces n’a pu toucher l’ensemble de l’appareil judiciaire congolais. Privés de soubassement officiel et syndical, les grévistes n’ont pu aller loin dans leur initiative visant la paralysie des parquets, cours et tribunaux.
Les observateurs pensent que la mise au point du président du Conseil Supérieur de la Magistrature, dénonçant le caractère illégal de la démarche et menaçant de sanction les magistrats qui se laisseraient prendre au piège a eu le don de freiner les ardeurs des candidats au débrayage.
Une semaine après, force est de constater que les esprits commencent à se calmer. Manifestement, l’appel à la retenue a été entendu et se trouve largement suivi.
Mais, contrairement à certaines rumeurs qui circulent dans les milieux judiciaires, le Bureau Conseil Supérieur de la Magistrature n’est pas insensible aux revendications des magistrats. Ce qu’il condamne, c’est la manière adoptée par les grévistes, à savoir un débrayage sans préavis et le dépôt d’un mémorandum au Parlement. Pour le reste, le Conseil Supérieur de la Magistrature a conscience de la nécessité de faire quelque chose pour améliorer les conditions de vie et de travail des magistrats ainsi que celles des auxiliaires de la justice.
Selon des informations parvenues au Phare, le dossier du personnel de la justice fait l’objet, depuis quelques jours, d’un examen minutieux de la part des autorités gouvernementales, judiciaires et syndicales, en vue de voir dans quelles mesure répondre aux besoins les plus, dans le cadre du Budget 2015 encore en discussion au niveau des deux chambres du Parlement. On laisse entendre que le Bureau du Conseil Supérieur de la Magistrature a pris des contacts au plus haut niveau, afin de sensibiliser qui de droit sur le sort des magistrats.
Par conséquent, ceux-ci devraient s’armer de patience et attendre les résultats de toutes les actions menées en direction des décideurs politiques.
Kimp
Communiqué officiel
Le Bureau du Conseil Supérieur de la Magistrature a suivi avec stupéfaction dans une certaine presse un communiqué faisant état d’une grève illimitée prétendument déclenchée par les Magistrats.

Le Bureau du Conseil Supérieur de la Magistrature informe l’opinion publique qu’aucun mouvement de grève n’a été déclenché à ce jour par un syndicat des magistrats, seule structure reconnue apte à canaliser certaines revendications des magistrats.

Le Bureau du Conseil Supérieur de la Magistrature n’ayant pas été saisi à ce sujet, invite en conséquence tous les magistrats à continuer à vaquer librement à leurs activités et à ne pas céder à toutes manipulations,

Une enquête est en cours pour identifier des magistrats qui, en marge de la loi et de l’éthique, ont par leur comportement troublé l’ordre public et empêché leurs collègues de certains offices et juridictions à accomplir leurs obligations professionnelles.

Fait à Kinshasa, le 4 novembre 2014

Le Président du Conseil Supérieur de la Magistrature

Jérôme Kitoko Kimpele
Premier Président de la Cour Suprême de Justice