RDC-Ministère de l'Environnement : Claude Nyamugabo accusé de poser des actes contraires aux instructions du chef de l'État et à la Constitution 

Lundi 18 mai 2020 - 11:02
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7sur7

Des agents et fonctionnaires de l'Environnement et Développement Durable accusent Claude Nyamugabo d'avoir instauré un système de gestion qui a "putréfié" le fonctionnement de ce ministère. Ils accusent ce dernier de s’être accaparé de toutes les attributions de services techniques.

"En effet, depuis l’avènement de Maître Claude Nyamugabo Bazibuhe à la tête du ministère de l’Environnement, l’opacité dans le secteur de gestion forestière est devenue le mode de gestion par excellence avec la tolération d’une exploitation illégale et le commerce illicite des bois. Et ce, sans tenir compte des avis techniques des services compétents. Cette manière de faire du ministre n’est pas sans conséquence car cela met le doute dans le chef des partenaires techniques financiers qui souhaitent investir dans la gestion durable des écosystèmes forestiers de la République démocratique du Congo", ont-ils fait savoir dans une communication parvenue ce lundi 18 mai 2020 à 7SUR7.CD.

Pour s’assurer une certaine quiétude poursuivent-ils, toutes les missions de service de mobilisation de recettes sont initiées, diligentées et supervisées par ses plus proches collaborateurs. 

Ces derniers évoquent le dossier de 9 contrats qui couvrent une superficie totale de près de 2 millions d’hectares signés avec deux sociétés chinoises : Congo King Baisheng Forestry Développment (créée le 14 janvier 2020) et Congo Sunfflower Forestry Development. 

"Tout porte à croire que ces bradages des ressources forestières n’auraient pas été possibles si le ministre n’avait pas d’intérêts directs dans ces sociétés", estiment-ils. 

Pour ces agents et fonctionnaires, il est temps que les élus provinciaux et nationaux des provinces de la Mongala, de l’Equateur, de la Tshuapa et de la Tshopo interpellent le ministre en vue de faire cesser ces pillages. 

"Pour son intérêt personnel, le ministre Claude Nyamugabo Bazibuhe agit sans tenir compte ni des instructions édictées par la haute hiérarchie du pays, pire encore en foulant aux pieds les lois, voire la constitution de la République Démocratique du Congo. Au cabinet du ministre de l’Environnement et Développement Durable on a expressément choisi de ne pas respecter le communiqué du cabinet de la présidence de la République interdisant tout mouvement du personnel dans les administrations et/ou exigeant de soumettre le traitement de certains dossiers au conseil des ministres", affirment-ils.

A titre illustratif, ces agents citent l'arrêté n°009/CAB/MIN/EDD/CNB/2020 du 06 FEV 2020 portant modification de l’Arrêté n°030/CAB/MIN/EDD/AAN/WF/SD/2017 du 22 décembre 2017 relative à la désignation des directeurs généraux et directeurs-chefs de service du ministère de l’environnement et Développement Durable pris en date du 06 février 2020 par le ministre Claude Nyamugabo Bazibuhe, "en violation du communiqué du cabinet du président de la République".

Ils affirment en outre que le ministre Claude Nyamugabo Bazibuhe a usurpé les pouvoirs constitutionnels du chef de l’Etat par l’installation d’un Conseil d’Administration au sein de l’Agence Congolaise de l’Environnement depuis quelques semaines. 

"Dans le souci de stopper cette chute accélérée vers le bas du ministère de l’Environnement et Développement Durable, un seul souhait domine les esprits des fonctionnaires. C’est celui de voir l’implication du premier ministre et du président de la République", ont-ils indiqué. 

Ces agents formulent des recommandations suivantes aux autorités du pays :

- Au premier ministre de diligenter urgemment une mission de service afin de contrôler le fonctionnement du ministère de l’Environnement et Développement Durable en général, et particulièrement dans le secteur de gestion forestière ;

- Au directeur ad intérim du cabinet du chef de l’Etat d’instruire le ministre pour l’annulation de tous les arrêtés pris en violation du communiqué du cabinet du chef de l’Etat, particulièrement ceux relatif à l’installation d’un pseudo-conseil d’administration à l’Agence Congolaise de l’Environnement et celui du 06 février 2020 par lequel il a notamment procédé au changement et affectation des directeurs, en violation du communiqué du cabinet du chef de l’Etat ;

- Au chef de l’Etat de faire respecter, par son directeur de cabinet ad intérim, la constitution de la République en exigeant du ministre de l’Environnement la suppression immédiate du conseil de tutelle installée au sein de l’Agence Congolaise de l’Environnement pour remplir les missions dévolues au Conseil d’Administration dont les membres doivent être nommés par le président de la République.

Contacté à ce sujet, le cabinet du ministre Claude Nyamugabo a promis de faire une mise au point dans les heures qui suivent.

Jephté Kitsita