La sénatrice Francine Muyumba a conclu, lors de la séance plénière du mercredi 17 juin 2020 au sénat, sa question orale avec débat adressée au vice-premier ministre de l'intérieur, sur l'insécurité dans le Haut-Katanga, ainsi que dans d'autres parties du pays. Sa conclusion est intervenue juste après la réplique du VPM Kankonde aux préoccupations des sénateurs.
D'entrée de jeu, Francine Muyumba a fait remarquer qu'elle aurait aimé, après avoir entendu le vice-premier ministre de l’Intérieur, sortir de l’hémicycle avec l’assurance que la sécurité des Congolais est non seulement une préoccupation majeure pour le gouvernement, mais aussi que les solutions idoines soient trouvées pour chaque entité.
"A l’instant précis, je me demande à quel saint nous vouer pour assurer notre sécurité?", s'est-elle interrogée, avant de déplorer les chapelets de bonnes intentions de la part du vice-premier ministre.
La sénatrice dit avoir constaté que malgré les mesures prises contre la recrudescence de l’insécurité dans le
Haut-Katanga, les hommes en uniforme continuent à être incriminés, sans être punis sévèrement. Conséquence, ils continuent à ternir l’image des
forces de l’ordre du pays.
Pour elle, les forces de l’ordre demeurent moins motivées et le gouvernement semble ne pas mettre un accent particulier sur leur traitement.
Francine Muyumba a déploré également le fait que les brigands armés qui sont souvent arrêtés et présentés à la Cour d’ordre militaire, se retrouvent en liberté quelques jours après, et rentrent dans les quartiers où ils défient la population qui les a dénoncés.
La sénatrice Francine Muyumba a fait remarquer à Gilbert Kankonde, la faiblesse de ses permutations des agents de l'appareil sécuritaire dans le Haut Katanga qui n'ont porté des résultats concrets dans la sécurisation des personnes et de leurs biens. Elle estime que les agents de l’appareil sécuritaire ayant fait plus de 5 ans dont certains sont accusés de trafique d’influence et d’affairisme surtout à Kasumbalesa doivent être permutés et que des enquêtes soient diligentées pour mettre fin à ces anti valeurs selon les allégations.
Cette conclusion a touché tous les problèmes d'insécurité du pays. La situation dans la province du Sankuru, le manque de notification de la CENI pour l'organisation de l’élection d'un nouveau gouverneur de la province du Haut-Lomami, ainsi que le conflit de limite frontalière entre la RDC et la Zambie dans le Tanganyika.
"Les initiatives favorisant la cohabitation pacifique entre les provinces issues du grand Katanga et du grand Kasaï pour restaurer la cohésion, n’ont jamais été prises, considérant que nous sommes un seul peuple et le Congo appartient à tous. Ces initiatives pouvaient tant soi peu baisser les tensions, et favoriser la cohabitation pacifique, chose que nous encourageons tous", a-t-elle martelé, avant de souligner que la situation sécuritaire du pays est "quasi explosive".
Concernant la réouverture des Assemblées provinciales sur l’ensemble du territoire national qui ne fonctionnent plus sans "aucune raison valable", Elle a indiqué que rien ne justifie la fermeture des Assemblées provinciales. D'ailleurs, ajoute-t-elle, cela bloque le bon fonctionnement des provinces.
Elle a souligné qu’au niveau national, l’Assemblée Nationale et le Sénat siègent et qu’ils sont plus nombreux que ceux des provinces, mais ils observent scrupuleusement les mesures barrières.
Selon elle, La situation sécuritaire du pays demeure inquitante surtout en Ituri et dans le Nord-Kivu. Selon les preoccupations de ses collègues, elle a indiqué également que les tueries sont notées dans le Kongo-Central, dans le Haut-Katanga, au Nord-Kivu et en Ituri. Les viols sont commis à Kinshasa, dans le Haut-Katanga, au Nord- Kivu et en Ituri. Les vols sont déclarés dans le Haut-Katanga, au Nord- Kivu et en Ituri. Le kidnaping est indiqué à Kinshasa et au Nord-Kivu.
L’insécurité des déplacements et les embuscades sont signalés au Nord-Kivu, les troubles à l’ordre public au Kongo-Central et l’incivisme et la contestation de l’autorité de l’Etat sont monnaie courante dans le Haut-Katanga particulièrement à Kasumbalesa.
La sénatrice Francine Muyumba a dit n'être pas satisfaite des réponses du VPM Gilbert Kankonde aux préoccupations des Senateurs et a préféré le laisser devant sa conscience. Elle compte sur le Sénat pour pouvoir entamer d’autres procédures parlementaires pour venir en aide aux populations du Haut-Katanga et ceux de l’ensemble du territoire national.
Elysée Odia