Le cardinal Fridolin Ambongo, dans son homélie prononcée mardi 30 juin, à l'occasion du 60è anniversaire de la RDC, dit noter une attitude de mépris de la part de Jeanine Mabunda, présidente de l'Assemblée nationale, vis-à-vis de l'église catholique et l'église protestante, quant à la désignation de nouveaux animateurs de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI).
"Autour de la question de la CENI, nous notons de la part de la présidente de l’Assemblée nationale une attitude de mépris vis-à-vis de l’Église catholique de l’Eglise protestante et de la population congolaise", affirme-t-il.
Pour prouver cette attitude de mépris, l'archevêque métropolitain de Kinshasa évoques le cas des propositions de lois Minaku et Garry contre lesquelles se sont prononcées plusieurs organisations de la société civile.
"La deuxième preuve du mépris que l’Assemblée nationale a pour le peuple, c’est par rapport à ces trois lois Minaku-Sakata. Le peuple n’en veut pas. L’église catholique, l’église protestante, les associations civiles se sont prononcées massivement contre ces lois qui ne visent qu’à protéger ceux qui se sentent coupables. Et là, nous notons aussi une attitude de mépris, d’arrogance qui a caractérisé l’ancien système. Nous ne l’acceptons pas", déclare l'ancien évêque de Mbandaka-Bikoro.
Par conséquent, le cardinal Ambongo appelle la population à se lever et à redresser le front pour barrer route à ces trois lois dont l'objectif, d'après lui, est de protéger les intérêts partisans.
"Dès lors, et à l’occasion de la célébration de l’indépendance de notre pays, je lance cet appel à l’ensemble de notre peuple, de notre population, à la société civile, à l’église catholique qui est déjà à l’ordre de marche, à l’église protestante à s’élever, à redresser le front pour faire barrage à ces velléités qui n’ont comme unique objectif que de protéger les intérêts partisans de ceux qui ne veulent pas d’une justice juste. Les jours à venir seront difficiles. Et je tiens ici à demander au peuple de se tenir en ordre de marche. Lorsque le moment viendra, lorsqu’ils s’obtiendront à faire passer ces lois et ce personnage à la tête de la CENI, il faudra qu’il nous trouve sur leur chemin. On ne peut pas continuer, après 60 ans de l’indépendance du pays, à gouverner par défi, par mépris du peuple, par mépris de l’église catholique et de l’église protestante", ajoute-t-il.
Au sujet de la désignation du successeur de Corneille Nangaa à la tête de la centrale électorale, la speaker de la chambre basse du Parlement a, lors d'une réunion avec des mouvements citoyens lundi, dit ne pas pouvoir accéder aux demandes de procéder à la réforme du système électoral avant la désignation de nouveaux animateurs, et d'écarter les trois lois Minaku-Sakata. "Il ne faut pas conditionner la désignation des animateurs de la CENI à la réforme de sa structure", a dit Jeanine Mabunda.
Prince Mayiro