Enfilant sa casquette d’expert, Gode Mpoyi Kadima dit ne pas être favorable à l'idée de supprimer les exonérations après les révélations faites par l'Inspection générale des finances (IGF) sur la perte de 5 milliards $ par l'État chaque année à cause d’elle.
Pour ce professeur d’économie qui a donné une interview à la presse vendredi « les exonérations sont l'un des outils de développement d'un État » permettant d'élargir son assiette fiscale.
D’après lui, leur annulation ne va pas entraîner le renflouement du Trésor public l'année prochaine, prévient-il.
« Il est possible qu'il y ait des manque à gagner du fait des exonérations mais en ces temps de crise, nous ne devons pas avoir des chiffres qui vont susciter des faux espoirs dans le chef de la population... Je donne ma main à couper si on supprime les exonérations aujourd'hui, personne ne te produira les 5 milliards $ l'année prochaine. », a-t-il affirmé.
Pour soutenir sa position, le président de l’assemblée provinciale (qui ne parle pas sous cette casquette, ndlr) évoque deux raisons fondamentales pour le maintien des exonérations:
Primo, elles appuyent la croissance pour celles qui sont accordées aux investisseurs sur le plan économique et secundo, « c'est que lorsqu'on supprime l'exonération c'est-à-dire que tout ceux qui en étaient bénéficiaires, généralement la tendance c'est de quitter la filière.», a-t-il expliqué.
À l'en croire, chercher à tout ramener aux finances c'est mutiler les réalités économiques.
« Qu'on ne puisse pas faire croire aux gens que si on supprimait les exonérations aujourd'hui, nous allons récupérer de manière automatique les 5 milliards $.», martèle-t-il.
S'agissant des exonérations fantaisistes dénoncées par l'IGF, G. Mpoy indique que celles accordées sont pour la plupart des cas légaux.
À l’issue d’un travail de recensement des exonérations conduit par l’IGF, Jules Alingete Key a révélé le 5 août dernier que la RDC dispose à ce jour plus de 1300 exonérations avec un manque à gagner estimé à près de 5 milliards $.
À cet effet, le nouvel inspecteur des finances a exprimé la volonté de son institution de réduire le niveau des exonérations afin de permettre à l’État de récupérer ses moyens.
Merveil Molo