Irruption de la milice CODECO à Bunia : 5 communautés de l'Ituri exigent la démission du gouverneur Bamanisa pour "passivité" 

Lundi 7 septembre 2020 - 09:10
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7SUR7

Les communautés ALUR, Héma/ITE, Mambisa, Ndo-Okebo et Nyali /Kilo réunies au sein de la plateforme dénommée "G5-A", dénoncent la passivité qui caractérise l'action du gouvernement provincial de l'Ituri dans la lutte contre les milices Lendu/CODECO et Biri/Chini ya Kilima, qui sèment terreur et désolation dans ce coin du pays. 

Par conséquent, elles desavouent l'éxecutif provincial de l'Ituri qu'elles accusent de "complicité" avec les assaillants et réclament la démission pure et simple du gouverneur Jean Bamanisa, ainsi que de toute son équipe. 

"Vous et nous, nul n'ignore que depuis 2017, l'Ituri est en feu à sang de la part des milices Lendu/CODECO et plus tard milice Biri/Chini ya Kilima en intelligence avec plusieurs forces négatives obscures dans la région et dont les communautés victimes et alliés en payent de lourds frais et ce, unilatéralement... Outre le soutien inconditionnel qu'a bénéficié nos forces armées et la police de la part des communautés victimes face à cette macabre, odieuse et tragédie du 21è siècle, les communautés victimes à savoir ALUR, Héma/ITE, Mambisa, Ndo-Okebo et Nyali /Kilo n'ont cessé d'élever la voix, en décriant et en dénonçant d'une façon sectorielle et plus tard en union sous G5-A, la mauvaise gestion et lecture contextuelle biaisée présentée par le gouvernement provincial, qui ont complément dérouté les actions militaires voire freiner lesdites actions", lit-on dans une déclaration parvenue ce dimanche à 7SUR7.CD. 

Pour mettre fin à "cette sauvagerie", le G5-A appelle à la mobilisation générale et annonce des actions citoyennes dont la paralysie totale des activités sur toute l'étendue de la province de l'Ituri, l'incivisme fiscal et la tenue des marches générales et répétitives. 

Il invite, à cet effet, les élus de l'Ituri à s'impliquer davantage dans la quête de la paix afin que leurs électeurs vivent dans un environnement où il fait beau vivre. 

Par ailleurs, le G5-A fustige également "la campagne de diabolisation à outrance menée par les autorités provinciales" pour le discréditer afin que sa voix ne soit plus entendue. 

Par ailleurs, cette structure qui réunit les communautés victimes "des atrocités" des milices précitées, s'indigne de l'inaction des forces de l'ordre le vendredi dernier lors de l'intrusion des rebelles dans la ville Bunia, au nom d'un dialogue pour la paix.

"Qu'elle n'a pas été notre surprise que tous ensemble, vous et nous avons consommé impuissamment en assistant à un théâtre prédateur de l'entrée triomphale dans la ville de Bunia en armes à feu, machettes, bâtons, lances, flèches, épées ; les uns en tenues ordinaires, banderole blanche sur la tête, d'autres en banderole rouge en tenues vraisemblablement non différentes de celles de nos armées sous prétexte d'une négociation pour la paix...", déclare le G5-A.  

Ce fait, selon cette structure, a notamment occasionné une rupture de confiance entre les populations civiles et les autorités provinciales et mis à nu la collaboration et la complicité qui règnent entre les opérateurs sécuritaires avec les miliciens. 

D'où, son appel au gouvernement à "dissoudre le centre de coordination des opérations en Ituri en dégageant cette empire des généraux qui ne sont plus utiles pour servir sous le drapeau et à ne pas engager l'argent de l'État pour cautionner le business criminel".

La tension était vive le vendredi dernier à Bunia, où les miliciens de la CODECO ont fait irruption à la grande surprise des habitants de l'Ituri. À en croire le gouvernement de la République, "la présence des miliciens CODECO rendus dans le Sud-Est de Bunia en provenance de leurs sites de Ezekere, Kantoni et Zumbe est due à des préoccupations en rapport avec leurs conditions de vie après la reddition et à celles consécutives à l’incarcération de certains de leurs."

Merveil Molo

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