Les hauts plateaux du Sud-Kivu, dans la partie Est de la RDC, ont enregistré, au cours du mois de juillet 2020, 129 civils tués, 99 cas d'enlèvements et 66 affrontements entre groupes armés.
Ces chiffres sont avancés par le rapport Baromètre sécuritaire du Kivu dont la copie a atterri à la rédaction de 7SUR7.CD ce mardi 12 octobre 2020.
Ce rapport attribue cette montée d'insécurité à la scission de Nduma Defense of Congo Rénové ( NDC-R), groupe armé contrôlant des vastes territoires du Kivu.
Il indique que les affrontements et exactions en lien avec cette scission ont provoqué la mort de 15 civils en l'espace d'un mois dans le Walikale.RDC - Kivu : Le rapport Baromètre sécuritaire répertorie 129 civils tués en juillet par les groupes armés.
Le rapport souligne que le territoire d'Uvira a, depuis l'élaboration de ses relevés, connu 19 civils tués, principalement à cause de l'insécurité dans la plaine de Ruzizi.
Il rapporte que le territoire de Beni reste le plus affecté par les tueries avec 29 civils tués du fait des islamistes des Forces Démocratiques Alliés (ADF) au cours de ce mois de juillet (44 au mois de juin).
Il explique cette baisse par le changement de commandement au sein de la direction de l'opération "Sukola I" des FARDC, depuis le 24 juillet dernier, chargée de venir à bout de ce groupe armé.
L'enquête dénombre par ailleurs 15 affrontements et représailles entre groupes armés durant le mois de juillet à Lubero et 11 civils tués dans Walikale.
Il affirme que les hommes de la faction de NDC-R gérée par Guidon ont tué 8 civils et en ont blessé 4, le 10 juillet 2020, dans le village de Ihula.
Cette enquête note une montée des affrontements entre groupes armés à Masisi, passant de 13 en juin à 15 au mois de juillet.
Elle rapporte que les FARDC ont décapité le leadership de Nyatura Delta, lors d'une embuscade, le 27 juillet. Elle indique que le chef de ce groupe, le général Manga, a été tué à cette occasion avec 3 de ses hommes.
Le rapport affirme que la scission de NDC-R a aussi eu des conséquences sur le territoire de Rutshuru, où ces miliciens occupaient des positions notamment dans Bwito.
Il rappelle une attaque contre une position des FARDC, à Bikenge, le 21 juillet, perpétrée par les ex-membres du Mouvement du 23 mars (M23).
Ces combattants ont également été identifiés comme étant à l'origine d'une autre attaque contre une position des FARDC, à Bukima, intervenue le 31 juillet 2020.
Ce rapport renseigne qu'une vingtaine d'éléments du groupe Raia Mutomboki de Makindu, sont revenus, début juillet, sur le territoire de Shabunda, après avoir été formés pendant 4 mois par les hommes de Yakutumba, dans le territoire de Fizi.
Il souligne par ailleurs que 19 civils ont tués à Uvira, dont 13 par un élément de FARDC à Sange.
Sur les hauts plateaux de Ruzizi, indique l’étude, le mois de juillet a été marqué par le meurtre de 15 civils et l'incendie de 25 habitations dans les villages de Kipupu, Alinga, Kongwe et Kiseke, le 16 juillet 2020 par les miliciens Twirwaneho.
Avant de conclure, le rapport affirme qu'un groupe de rebelles rwandais du Congrès National Rwandais (CNR) aurait rejoint les hauts plateaux du Sud-Kivu, via le lac Tanganyika et débarqué près de Kazmia, dans le territoire de Fizi.
Rappelons que les conflits entre groupes armés sur les hauts plateaux du Sud-Kivu durent depuis plus d'une décennie. Ils se sont considérablement aggravés en 2019 et continuent à s'accentuer depuis, provoquant de nombreuses exactions contre les civils.
Orly-Darel Ngiambukulu