Le député national, Eliezer Ntambwe Mposhi, élu de la Lukunga à Kinshasa, a initié une proposition de loi portant création de l'Ordre des Sages-femmes en République démocratique du Congo.
Eliezer Ntambwe a fait part du contenu de sa proposition de loi à quelques-uns de ses collègues députés le samedi 17 octobre 2020 lors d'une matinée parlementaire axée sur le thème "La réglementation de la profession sage-femme en RDC".
Ladite matinée a également connu la participation de plusieurs acteurs politiques et sociales impliqués dans le secteur sanitaire, notamment le secrétaire général à la Santé ainsi que le président de la Société Congolaise de la Pratique Sage-femme (SCOSAF).
Durant cette matinée, les acteurs du secteur de la santé ont expliqué aux députés nationaux le bien-fondé de cette proposition de loi pour le Congo-Kinshasa, afin que ces derniers mènent un plaidoyer pour qu'elle soit votée à l'assemblée nationale.
Pour l'auteur de cette proposition de loi, il est important d'organiser ce secteur. Le député national Eliezer suggère, par exemple, que seule une personne qui a suivi une formation peut être sage-femme.
"Deuxièmement, on ne doit pas ouvrir une maternité sans la présence d'une personne spécialisée dans le domaine. Nous avons voulu à ce que toute personne qui presterait dans ce secteur soit légalement reconnue. Ça ne doit pas être un laisser-aller où quelqu'un pose un acte, après il s'enfuit et on ne sait pas l'identifier. Compte tenu de l'expérience antérieure, on a dit qu'il faut actualiser cet ordre par rapport aux limites des autres ordres, comme celui des infirmiers. La loi que nous proposons aujourd'hui a vraiment des innovations par rapport à ce secteur", a déclaré à la presse Eliezer Ntambwe.
Dans sa proposition de loi, cet élu de LAMUKA insiste que nul ne peut exercer la profession sage-femme s'il n'est inscrit au tableau de l'Ordre.
Et l'inscription au tableau de l'Ordre, d'après la proposition de loi du député Eliezer Ntambwe, passe par les conditions suivantes :
1. Être de nationalité congolaise ;
2. Posséder le diplôme de sage-femme/accoucheuse/obstétricien du niveau de graduat et de licence (A1 et L2) ou tout autre titre jugé équivalent par les ministères ayant l'éducation en Sciences de la Santé dans leurs attributions ;
3. Les accoucheuses du niveau secondaire (A2 et A3) sont inscrites au tableau à titre transitoire. Un permis d'exercer temporaire (5 ans) à compter du jour de son inscription lui est délivré. Elles sont appelées à compléter les études au niveau universitaire endéans ces 5 années, faute de quoi le permis d'exercer expirant n'est pas renouvelé ;
4. Avoir validé les activités d'intégration théoriques et pratiques (séminaires de validation des aptitudes et compétences) portant sur différents aspects de la pratique selon les modalités fixées par l'Ordre à la suite de l'évaluation de l'expérience du demandeur ;
5. Détenir une certification de participation valide de moins de 2 ans à la formation sur les urgences obstétricales et néonatales (formation reconnue par l'Ordre des Sage-femmes de la RDC) ;
6. Être d'une bonne moralité.
S'agissant des sages-femmes étrangères résidents en République démocratique du Congo, Eliezer Ntambwe souligne qu'elles peuvent être inscrites au tableau de l'Ordre à condition qu'il y ait réciprocité (équivalence) entre les pays dont ils sont ressortissants et le Congo-Kinshasa.
Pour cet élu du peuple, la mauvaise compréhension de la profession sage-femme et le manque d'analyses profondes de la question sont parmi les facteurs qui ont fait enregistrer à la RDC une croissance très considérable du taux de mortalité des mères avant, pendant et après l'accouchement et des enfants à la naissance, qui auraient pu être évitée.
À travers sa proposition de loi contenant 88 articles, le député national Eliezer Ntambwe entend mettre de l'ordre dans la profession sage-femme qui, a-t-il déploré, est restée longtemps dans les oubliettes et additionnelle à d'autres catégories professionnelles dans le pays.
Parmi les députés nationaux, de toute tendance politique, qui ont pris part à cette matinée parlementaire, figurent Félix Kabange Numbi, Colette Tshomba, Ados Ndombasi, Henri-Thomas Lokondo et Christelle Vuanga.
Jephté Kitsita