D'ici au premier trimestre de 2021, le gouvernement congolais devrait reprendre les négociations avec le FMI pour la Facilité élargie des crédits, qui va ouvrir la voie à la signature d’un programme triennal en faveur de la RDC.
À cet effet, lors de la conférence de presse tenue le vendredi 6 novembre dernier au terme de la 10è réunion du Comité de Politique Monétaire, le gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), Déogratias Mutombo, a rappelé au gouvernement d'oeuvrer pour la signature de cet accord en maintenant la stabilité du cadre macroéconomique.
"Malgré les difficultés qui vont être beaucoup plus importantes pendant cette période, nous devons tenir à stabiliser le cadre macroéconomique. Et pour ce faire, le Plan de trésorerie du gouvernement devra être un Plan de contingence des dépenses publiques en fonction des recettes. Si telle recette manque comment on doit élaguer telle ou telle dépense et ne contenir que les dépenses contraignantes. Les dépenses non contraignantes doivent en principe être gelées et n’être alignées qu’en cas des recettes supplémentaires. Tout éventuel déficit public ne peut être couvert que par les émissions des Bons du Trésor, pas par les avances de la Banque centrale. Ça c’est proscrit. Nous sommes en train de nous rapprocher de l’échéance des négociations pour la Facilité élargie des crédits qui va ouvrir la voie à la signature d’un programme triennal avec le FMI. Pour nous, c’est la voie de sortie de crise qui est la mieux indiquée", a fait savoir Déogratias Mutombo.
Et de poursuivre : "Nous devons œuvrer pour la signature du programme avec le FMI. Pour ce faire, nous devons maintenir cette stabilité du cadre macroéconomique. Ce n’est pas seulement l’obligation vis-à-vis du FMI. La stabilité c’est d’abord notre engagement vis-à-vis de la population. Nous devons maintenir le pouvoir d’achat de cette population. Ça c’est important ".
C'est notamment pour éviter de recourir à la planche à billet que le gouvernement et la Banque centrale du Congo avaient signé, le 18 août dernier, le pacte de stabilité économique et monétaire.
Il faut cependant rappeler que le gouvernement Ilunga doit remplir 3 préalables majeurs avant de conclure un Programme triennal formel avec le FMI.
Il s'agit de :
- L’élaboration d’un projet de budget 2021 réaliste. À ce niveau, le gouvernement a déposé, le 30 octobre dernier, le projet de loi de budget de l'exercice 2021 chiffré à 6,9 milliards USD. Reste que ce projet soit accepté par le parlement.
Si le premier préalable est satisfait, il en restera deux autres.
- La restructuration de la Banque centrale du Congo, par la nomination des commissaires aux comptes et le renouvellement de son Conseil d’administration ;
- La transparence dans le secteur minier (publication du rapport ITIE et publication de tous les contrats miniers conclus, notamment ceux de la MIBA et de SOKIMO).
La conclusion d'un programme triennal avec le FMI permettra à la RDC d’avoir d’importants appuis des partenaires financiers internationaux, notamment la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.
Signalons par ailleurs que la reprise de la coopération avec le FMI a eu lieu au dernier trimestre 2019. Ainsi, entre décembre de la même année et avril de l'année en cours, la RDC a bénéficié du Fonds monétaire international de plus de 730 millions USD au terme de Facilité de crédit rapide.
Tridon Ilunga