Dans la ville commerciale de Butembo, des femmes réunies au sein de la Dynamique des Femmes pour la bonne Gouvernance (DYFEGOU) sont descendues dans la rue ce vendredi 08 janvier 2020, pour exiger la restauration de l'autorité de l'État dans la région de Beni (Nord-Kivu), où sévit les atrocités des rebelles d'Allied Democratic Forces (ADF) depuis environ 7 ans.
Lors de la marche, la tension était également tendue dans la ville. Des coups de feu se faisaient attendre à la suite des altercations entre les policiers et les conducteurs des moto-taxis qui s'opposaient à l'achat des plaques d'immatriculation exigé par les autorités.
Les manifestantes sont parties de la partie sud de ville en direction de la mairie où elles ont déposé un mémorandum.
« C'est pour la énième fois que nous manifestons pour dénoncer la persistance de massacre de la population civile à Beni dans le Grand Nord-Kivu. C'est avec une peine et un chagrin difficile à contenir que nous constatons que toutes les actions que nous avons entreprises jusqu'ici n'ont aucun effet sur le cours de la réalité à Beni. Beaucoup d'actions d'autres organisations et même des victimes directes semblent n'est rien dire aux yeux des autorités politico-administratives et des Forces Armées de la RDC », a déclaré à 7SUR7.CD Rose Tuombeyane, coordonnatrice de la DYFEGOU dans la ville de Butembo.
Elle appelle par ailleurs à l'implication personnelle du président de la République « qui a pris des mesures courageuses dans la lutte contre la pandémie de la Covid-19 ».
« Nous avons vu le président de la République prendre des décisions courageuses telles que le confinement, le couvre-feu, créer des comités multisectoriels de suite de la covid-19. Pourquoi ne pas faire de même pour Beni ? Est-ce un manque de soucis? Ou alors Beni n'est pas une priorité autant que ces priorités politique et sanitaire ? », s'est-elle interrogée.
En réaction, le délégué de l'autorité urbaine de Butembo, le chef divisionnaire unique à la mairie Terya Awithe Stanislas, a promis de canaliser les revendications de ces femmes à sa hiérarchie.
Joël Kaseso, à Butembo