Les activités socio-économiques sont paralysées ce vendredi 08 janvier 2020 au centre ville de Butembo au Nord-Kivu. Dès les premières heures, des échauffourées ont été observées sur plusieurs axes routiers entre les policiers et les conducteurs de moto-taxis qui s'opposent à l'achat de la plaque d'immatriculation.
L'on rapporte déjà la mort d'une personne. Il s'agit d'un enfant d'environ 10 ans atteint d'une balle.
D'après le commandant urbain de la police, le colonel Polongoma Di-Ntonto, les services de sécurité ne font qu'exécuter un ordre venu de sa hiérarchie. Il insiste que malgré cette résistance, la police « ne va pas reculer ».
« Est-ce qu'on peut bouder les ordres du gouverneur et du maire ? Aujourd'hui, les motards se sont révoltés. Qu'on soit responsable. Je ne sais pas pourquoi le président des motards peut déclarer la guerre avec la police. Bon, c'est lui qui sera responsable puisque il doit gérer ses hommes. Mais nous, on ne va pas reculer. Je répète, on ne va pas reculer. On ne fait qu'exécuter l'ordre du gouverneur. l'État reste l'État », a-t-il déclaré d'un ton ferme.
Jusqu'à 11h00 de ce vendredi, des coups de feu et bombes à gaz lacrymogènes étaient mis en contribution par les services de sécurité pour tenter de calmer la situation. Mais, il s'observe encore une forte résistance de la part des conducteurs de moto-taxis.
Sur les artères principales de Butembo, le reporter de 7SUR7.CD constate quelques blessés du côté des citoyens. Il en est de même dans le rang de la Police de la Circulation Routière (PCR).
Certains conducteurs de moto-taxis s'affichent avec des calicots où l'on peut lire : « Nous n'acheterons pas des plaques sans le retour de la paix à Beni ».
Par contre, toutes les activités sont opérationnelles dans la partie sud (Njiapanda, Ndlr) de la ville commerciale de Butembo. Sur place, des boutiques, station-services, et shops sont ouverts.
Il sied de rappeler en outre qu'en fin 2020, le commissariat provincial de la Police a annoncé qu'aucune moto ne circulera au Nord-Kivu, dès janvier 2021, sans une plaque d'immatriculation.
Joël Kaseso, à Butembo